La Brigade Chimérique: la revanche du feuilleton français Alors que Marie Curie a confié le sort de Paris au Nyctalope, le tristement célèbre docteur Mabuse fomente un plan machiavélique pour conquérir l’Europe. Les Joliot-Curie, associés au héros de la Première Guerre mondiale, parviendront-ils à contrer ce sinistre complot ? En relisant des feuilletons de l’entre-deux-guerres, l’écrivain de science-fiction Serge Lehman s’était surpris à constater à quel point la littérature française regorgeait de personnages hauts en couleur, largement dignes de son pendant anglo-saxon. Et de se dire qu’il suffirait d’un bon coup de pinceau et d’un scénariste un peu malin pour en faire une sacrée bonne série. L’idée de base de La Brigade chimérique était née. Las, un certain Alan Moore venait d’avoir peu ou prou la même avec sa Ligue des gentlemen extraordinaires, et affronter le magicien de Northampton en duel de scénaristes relevant quasi systématiquement du suicide allégorique, le projet fut mis en sommeil. Puis, réalisant que Moore interrompait son univers en 1914, Lehman replongea dans ses notes et commença à échafauder un scénario. La thématique ? La fin des super-héros européens. Il ne serait pas impossible, ni même absurde de comparer les deux œuvres, mais l’expérience serait longue et d’un intérêt limité. On se contentera de dire que La Brigade chimérique sort du duel sans avoir à rougir, ce qui est déjà beaucoup. Exhumés d’ouvrages très différents, les personnages comme François Dutilleul (le passe-muraille de Marcel Aymé) ou Gregor Samsa (« héros » et avatar de l’auteur dans La Métamorphose de Kafka) acquièrent une nette épaisseur. Mention spéciale à Léo Saint-Clair, le Nyctalope, issu d’une série de feuilletons signés Jean de La Hire et réincarné ici en chef de la protection de Paris désigné par Marie Curie. Ce sinistre personnage, pétri d’ambition et à l’ego aux proportions étonnantes, est prêt à bien des bassesses mais parvient pourtant à se rendre assez émouvant dans sa folie des grandeurs. Suite de l'article...

Gess, Lehman, Colin, Bessonneau - La Brigade chimérique - Rhinocéros

La Brigade Chimérique: la revanche du feuilleton français

Alors que Marie Curie a confié le sort de Paris au Nyctalope, le tristement célèbre docteur Mabuse fomente un plan machiavélique pour conquérir l’Europe. Les Joliot-Curie, associés au héros de la Première Guerre mondiale, parviendront-ils à contrer ce sinistre complot ?

En relisant des feuilletons de l’entre-deux-guerres, l’écrivain de science-fiction Serge Lehman s’était surpris à constater à quel point la littérature française regorgeait de personnages hauts en couleur, largement dignes de son pendant anglo-saxon. Et de se dire qu’il suffirait d’un bon coup de pinceau et d’un scénariste un peu malin pour en faire une sacrée bonne série. L’idée de base de La Brigade chimérique était née. Las, un certain Alan Moore venait d’avoir peu ou prou la même avec sa Ligue des gentlemen extraordinaires, et affronter le magicien de Northampton en duel de scénaristes relevant quasi systématiquement du suicide allégorique, le projet fut mis en sommeil. Puis, réalisant que Moore interrompait son univers en 1914, Lehman replongea dans ses notes et commença à échafauder un scénario. La thématique ? La fin des super-héros européens.

Il ne serait pas impossible, ni même absurde de comparer les deux œuvres, mais l’expérience serait longue et d’un intérêt limité. On se contentera de dire que La Brigade chimérique sort du duel sans avoir à rougir, ce qui est déjà beaucoup. Exhumés d’ouvrages très différents, les personnages comme François Dutilleul (le passe-muraille de Marcel Aymé) ou Gregor Samsa (« héros » et avatar de l’auteur dans La Métamorphose de Kafka) acquièrent une nette épaisseur. Mention spéciale à Léo Saint-Clair, le Nyctalope, issu d’une série de feuilletons signés Jean de La Hire et réincarné ici en chef de la protection de Paris désigné par Marie Curie. Ce sinistre personnage, pétri d’ambition et à l’ego aux proportions étonnantes, est prêt à bien des bassesses mais parvient pourtant à se rendre assez émouvant dans sa folie des grandeurs.

Suite de l'article...

Publié le 5 mai 2010

à propos de la même œuvre