Dans des années Trente phantasmées, héros et vilains s’affrontent pour la domination de l’Europe. La fille de Marie Curie enquête sur les projets nazis du diabolique docteur Mabuse, qui rêve de race supérieure.... Pour le vrai passionné de littérature populaire, les héros, anti-héros et méchants du passé ont autant d’importance que ceux d’aujourd’hui. Il est toujours agréable de vérifier que les héros sont éternels. Pas seulement ceux de l’univers américain (pulps, comics), mais aussi ceux d’origine européenne, et plus particulièrement francophone. Contrairement à une idée plus répandue qu’on ne le pense, la littérature de genre d’un pays comme la France a, depuis le XIXème siécle, produit un nombre invraisemblable de personnages passionnants. Comme Fantômas et Rocambole pour n’en citer que deux. Il y aurait beaucoup à dire aussi de la production pléthorique d’un éditeur comme le Fleuve Noir. La Brigade chimérique part du même principe que La Ligue des gentlemen extraordinaires : héros et méchants de la culture populaire existent réellement. Leur histoire se mêle initimement à la « grande » histoire dans un univers uchronique. Par exemple, le célèbre Docteur Mabuse du feuilletonniste allemand Norbert Jacques, immortalisé par Fritz Lang au cinéma, est dans cette BD à la tête d’une armée de nazis. Hitler et Himmler semblent quant à eux aux abonnés absents. […] La Brigade chimérique est un formidable melting-pot de héros classiques, parfois injustement oubliés du même grand public qui les fêtait hier, et de (super)héros inventés (ceux-là mêmes qui composent la Brigade Chimérique proprement dite). […] Parmi les autres personnages de La Brigade, citons Harry Dickson (en guest-star), l’Homme Élastique de Jacques Spitz (au centre de scènes spectaculaires), Garou-Garou le Passe-Muraille de Marcel Aymé, ici en super-voleur, ou encore le héros de la Métamorphose de Kafka ! Tout cela est très varié on le voit, mais crédible. On est loin d’un vulgaire fourre-tout. Même les américains Shadow, Savage et Superman (sans qu’on prononce son nom) font une apparition remarquée à l’assemblée de surhommes convoquée par l’infâme Mabuse ! La Brigade chimérique I et II sont à la fois un magnifique hommage à la littérature populaire et/ou fantastique et un excellent début de série, dont, certes, l’on ne comprend guère les tenants et les aboutissants (ne doutons pas que cela s’éclaircira ensuite) mais où l’on sent aussi un réel potentiel. Quelque chose de fort, peut-être de grandiose, se prépare. Lehman (un ancien du Fleuve !) et Colin semblent en connaître un rayon en la matière, et réellement aimer leurs illustres prédécesseurs en littérature d’évasion. Les dessins de Gess sont agréables, quoique moins entousiasmants que le scénario. Au total, La Brigade chimérique est une œuvre pleine de qualités. Espérons aussi qu’elle est le premier pas vers une réédition intégrale des aventures du Nyctalope... Puisque les héros ne meurent jamais !

Gess, Lehman, Colin & Bessonneau - La Brigade Chimérique - les chroniqueurs vagabonds
Dans des années Trente phantasmées, héros et vilains s’affrontent pour la domination de l’Europe. La fille de Marie Curie enquête sur les projets nazis du diabolique docteur Mabuse, qui rêve de race supérieure....
Pour le vrai passionné de littérature populaire, les héros, anti-héros et méchants du passé ont autant d’importance que ceux d’aujourd’hui. Il est toujours agréable de vérifier que les héros sont éternels. Pas seulement ceux de l’univers américain (pulps, comics), mais aussi ceux d’origine européenne, et plus particulièrement francophone. Contrairement à une idée plus répandue qu’on ne le pense, la littérature de genre d’un pays comme la France a, depuis le XIXème siécle, produit un nombre invraisemblable de personnages passionnants. Comme Fantômas et Rocambole pour n’en citer que deux. Il y aurait beaucoup à dire aussi de la production pléthorique d’un éditeur comme le Fleuve Noir.

La Brigade chimérique part du même principe que La Ligue des gentlemen extraordinaires : héros et méchants de la culture populaire existent réellement. Leur histoire se mêle initimement à la « grande » histoire dans un univers uchronique. Par exemple, le célèbre Docteur Mabuse du feuilletonniste allemand Norbert Jacques, immortalisé par Fritz Lang au cinéma, est dans cette BD à la tête d’une armée de nazis. Hitler et Himmler semblent quant à eux aux abonnés absents.
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La Brigade chimérique est un formidable melting-pot de héros classiques, parfois injustement oubliés du même grand public qui les fêtait hier, et de (super)héros inventés (ceux-là mêmes qui composent la Brigade Chimérique proprement dite).
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Parmi les autres personnages de La Brigade, citons Harry Dickson (en guest-star), l’Homme Élastique de Jacques Spitz (au centre de scènes spectaculaires), Garou-Garou le Passe-Muraille de Marcel Aymé, ici en super-voleur, ou encore le héros de la Métamorphose de Kafka ! Tout cela est très varié on le voit, mais crédible. On est loin d’un vulgaire fourre-tout. Même les américains Shadow, Savage et Superman (sans qu’on prononce son nom) font une apparition remarquée à l’assemblée de surhommes convoquée par l’infâme Mabuse !

La Brigade chimérique I et II sont à la fois un magnifique hommage à la littérature populaire et/ou fantastique et un excellent début de série, dont, certes, l’on ne comprend guère les tenants et les aboutissants (ne doutons pas que cela s’éclaircira ensuite) mais où l’on sent aussi un réel potentiel. Quelque chose de fort, peut-être de grandiose, se prépare.
Lehman (un ancien du Fleuve !) et Colin semblent en connaître un rayon en la matière, et réellement aimer leurs illustres prédécesseurs en littérature d’évasion. Les dessins de Gess sont agréables, quoique moins entousiasmants que le scénario.
Au total, La Brigade chimérique est une œuvre pleine de qualités. Espérons aussi qu’elle est le premier pas vers une réédition intégrale des aventures du Nyctalope...

Puisque les héros ne meurent jamais !
Publié le 2 octobre 2009

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