La Brigade Chimérique ravive les fantasmes liés aux premières expériences sur la radioactivité, met en scène des personnages illustres réels et fictifs et présente des lieux à fort potentiel fantasmagorique […] La Brigade Chimérique elle-même, dont on ne connait la véritable nature que dans le troisième tome, est un carré de personnages antagonistes pourvus de super pouvoirs : la vie et la mort, l’humanité et la bestialité.   Il est difficile de raconter l’histoire de cette série, dont le style graphique emprunte tout à la fois à l’Art Nouveau et au trait expressionniste de Mike Magnola, convoque Kafka et Nietzsche, Freud et Lacan, et s’inspire et salue les oeuvres de Mürnau, de Fritz Lang, d’Eisenstein, de Klimt… L’équipe des 4 (fantastiques ?) auteurs, Serge Lehman (oui le romancier), Fabrice Colin, Gess (Carmen Mc Callum, c’est lui aux pinceaux) et la coloriste Céline Bessonneau doit passer de bons moments à répertorier et décliner leurs envies de personnages et de situations hommages. J’ai également trouvé des échos de Watchmen, avec les étranges similitudes dans le personnage de Nyctalope, sorte de Night-Howl protecteur nocturne de la Cité évoluant sur un navire volant (le seul manifestement à pouvoir le faire) doublé de la mégalomanie d’Ozymandias, et Jean Séverac qui dans le sort et l’allure rappelle le Docteur Manhattan, jusque dans l’histoire elle-même où tout comme les Watchmen, la Brigade Chimérique est en réalité de l’histoire passée (elle faisait office de bienfaiteurs qui alimentaient la superstition des soldats pendant la Grande Guerre) et sa réactivation à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale ne parviendra peut-être pas à empêcher la déflagration dont pourtant sont issues les nations pacifiées (du moins en Europe) de notre temps.   Cette série très française s’apparente également sur son principe à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore et aurait pu être une oeuvre signée de Neil Gaiman (par ailleurs bon copain d’Alan Moore et de Terry Pratchett…). Il y a pire comme parentée. Vous l’aurez compris, la Brigade Chimérique est d’une grande richesse d’évocation, un mélange de références et on pourrait s’amuser à parier sur les prochaines apparitions (…)   Une oeuvre qui stimule, c’est tellement peu commun que rien que pour ça, jetez vous sur la Brigade Chimérique !

Gess, Lehman, Colin & Bessonneau - La Brigade Chimérique - Le comptoir de la BD
La Brigade Chimérique ravive les fantasmes liés aux premières expériences sur la radioactivité, met en scène des personnages illustres réels et fictifs et présente des lieux à fort potentiel fantasmagorique […]
La Brigade Chimérique elle-même, dont on ne connait la véritable nature que dans le troisième tome, est un carré de personnages antagonistes pourvus de super pouvoirs : la vie et la mort, l’humanité et la bestialité.
 
Il est difficile de raconter l’histoire de cette série, dont le style graphique emprunte tout à la fois à l’Art Nouveau et au trait expressionniste de Mike Magnola, convoque Kafka et Nietzsche, Freud et Lacan, et s’inspire et salue les oeuvres de Mürnau, de Fritz Lang, d’Eisenstein, de Klimt… L’équipe des 4 (fantastiques ?) auteurs, Serge Lehman (oui le romancier), Fabrice Colin, Gess (Carmen Mc Callum, c’est lui aux pinceaux) et la coloriste Céline Bessonneau doit passer de bons moments à répertorier et décliner leurs envies de personnages et de situations hommages.
J’ai également trouvé des échos de Watchmen, avec les étranges similitudes dans le personnage de Nyctalope, sorte de Night-Howl protecteur nocturne de la Cité évoluant sur un navire volant (le seul manifestement à pouvoir le faire) doublé de la mégalomanie d’Ozymandias, et Jean Séverac qui dans le sort et l’allure rappelle le Docteur Manhattan, jusque dans l’histoire elle-même où tout comme les Watchmen, la Brigade Chimérique est en réalité de l’histoire passée (elle faisait office de bienfaiteurs qui alimentaient la superstition des soldats pendant la Grande Guerre) et sa réactivation à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale ne parviendra peut-être pas à empêcher la déflagration dont pourtant sont issues les nations pacifiées (du moins en Europe) de notre temps.
 
Cette série très française s’apparente également sur son principe à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore et aurait pu être une oeuvre signée de Neil Gaiman (par ailleurs bon copain d’Alan Moore et de Terry Pratchett…). Il y a pire comme parentée.
Vous l’aurez compris, la Brigade Chimérique est d’une grande richesse d’évocation, un mélange de références et on pourrait s’amuser à parier sur les prochaines apparitions (…)
 
Une oeuvre qui stimule, c’est tellement peu commun que rien que pour ça, jetez vous sur la Brigade Chimérique !

Publié le 3 décembre 2009

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