On peut déplorer la quantité de trop petites cases par page, c’est un peu fatiguant, même si les dessins sont globalement à la hauteur. Cette réserve faite, on se plongera avec délice dans ce qui reste l’un des très beaux hommages à la littérature populaire française du début du vingtième siècle, mené par des connaisseurs et, sans doute, de vrais fans (Lehman et Colin). Certains regretteront aussi le grand nombre de personnages qui oblige les auteurs à en négliger certains au profit d’autres. Cela paraît obligatoire avec un concept qui fait la part belle à la citation et à l’hommage constant. On l’accepte ou pas. Et puis, les vrais héros de la série sont ceux qui ont été créés par les scénaristes, à savoir l’incroyable Brigade Chimérique elle-même ! Pour en revenir aux méchants de l’histoire, il aurait été difficile d’en choisir de pires. Les nazis ont été pleinement intégrés dans la culture populaire depuis belle lurette. Le fanzine Nagual avait d’ailleurs consacré un intéressant dossier à ce sujet. Superman et Capitaine America les ont affrontés pendant la guerre, des super espions capitalistes ont fait de même à partir des années cinquante en luttant contre leurs héritiers (quand ils n’exterminaient pas, avec la même conviction, d’affreux communistes) ! Plus récemment, Indiana Jones, lui-même hommage aux pulps et aux sérials, les a largement combattus pour le plus grand plaisir des nouvelles générations. Citons aussi les romans d’horreur, La Lance de James Herbert ou L’Heure du loup de Robert McCammon, peut-être influencés à leur tour par les aventures du héros au fouet. Parmi des éléments à même de séduire la littérature et le cinéma d’évasion : leur goût pour l’occulte, étudié dans Le Matin des Magiciens puis Planète, et leur sens du décorum : croix gammées, runes, têtes de morts et vêtements noirs des SS, cérémonies grandioses… De très bons méchants potentiels on le voit, qui valent bien l’Empire de George Lucas ! Comme disait Hitchcock, « meilleur est le méchant, meilleur est le film ». Un adage aussi valable pour une B.D comme La Brigade Chimérique, même si ce tome IV ne les exploite pas encore assez. Patryck Ficini 

Gess, Lehman, Colin, Bessonneau - La Brigade chimérique IV - CitronMeringue

On peut déplorer la quantité de trop petites cases par page, c’est un peu fatiguant, même si les dessins sont globalement à la hauteur. Cette réserve faite, on se plongera avec délice dans ce qui reste l’un des très beaux hommages à la littérature populaire française du début du vingtième siècle, mené par des connaisseurs et, sans doute, de vrais fans (Lehman et Colin). Certains regretteront aussi le grand nombre de personnages qui oblige les auteurs à en négliger certains au profit d’autres. Cela paraît obligatoire avec un concept qui fait la part belle à la citation et à l’hommage constant. On l’accepte ou pas. Et puis, les vrais héros de la série sont ceux qui ont été créés par les scénaristes, à savoir l’incroyable Brigade Chimérique elle-même !

Pour en revenir aux méchants de l’histoire, il aurait été difficile d’en choisir de pires. Les nazis ont été pleinement intégrés dans la culture populaire depuis belle lurette. Le fanzine Nagual avait d’ailleurs consacré un intéressant dossier à ce sujet. Superman et Capitaine America les ont affrontés pendant la guerre, des super espions capitalistes ont fait de même à partir des années cinquante en luttant contre leurs héritiers (quand ils n’exterminaient pas, avec la même conviction, d’affreux communistes) ! Plus récemment, Indiana Jones, lui-même hommage aux pulps et aux sérials, les a largement combattus pour le plus grand plaisir des nouvelles générations. Citons aussi les romans d’horreur, La Lance de James Herbert ou L’Heure du loup de Robert McCammon, peut-être influencés à leur tour par les aventures du héros au fouet. Parmi des éléments à même de séduire la littérature et le cinéma d’évasion : leur goût pour l’occulte, étudié dans Le Matin des Magiciens puis Planète, et leur sens du décorum : croix gammées, runes, têtes de morts et vêtements noirs des SS, cérémonies grandioses…

De très bons méchants potentiels on le voit, qui valent bien l’Empire de George Lucas !

Comme disait Hitchcock, « meilleur est le méchant, meilleur est le film ». Un adage aussi valable pour une B.D comme La Brigade Chimérique, même si ce tome IV ne les exploite pas encore assez.

Patryck Ficini 

Publié le 16 avril 2010

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