Voilà une lecture que j'attendais depuis un bon moment. Le livre était pourtant arrivé sur mes étagères au moment de sa sortie, elle-même déjà attendue dans le microcosme fandomique. Son épaisseur, déjà, me laissait supposer qu'il valait mieux avoir un peu de temps devant soi pour ne pas en faire une lecture morcelée (ce qui, à mon avis, se prête peu aux romans de RCW en général). Ce que j'en savais avant, c'est qu'il s'agissait d'une uchronie : et si de Gaule avait été assassiné en 1960 ? Et si Alger était devenue une enclave indépendante ? Je savais aussi que le texte était fortement imprégné de l'histoire de l'auteur, sans être pour autant autobiographique, marqué par son amour du rock, de l'Algérie, de la liberté. Puis sont arrivées les premières critiques et les premiers avis. Les premières souvent développées (pour la peine, je ne le ferai pas) et enthousiastes, les suivants souvent viscérales, j'aurais dû compter le nombre de "c'est un putain de bouquin". J'ai arrêté de lire les quatrièmes, je laisse du temps entre la lecture d'une critique/chronique pour arriver l'esprit le plus vierge possible dans un livre, mais là, clairement, ce n'était pas possible. Je me suis même vue faire de la pub pour ce bouquin avant de l'avoir, déjà convaincue. Autant dire que j'en attendais beaucoup et je tenais d'autant plus à en profiter pleinement. Et... ça y est. J'ai lu Rêves de Gloire. Et oui, je le confirme, c'est un putain de bouquin. De ceux qui méritent qu'on s'y immerge, qu'on y passe du temps, qu'on s'y love et qu'on s'y prélasse. De ceux qui restent et qui appellent à la relecture, tant les niveaux de découverte sont nombreux, de ceux qui appellent d'y passer encore du temps une fois la dernière page tournée. Rêves de Gloire est un puzzle où plusieurs voix se mêlent à différentes époques, balayant une quarantaine d'années de témoignages fictifs et extrêmement vivants. Des histoires de passions, celle du collectionneur de vinyles, à la recherche d'un 45T qui tient du Graal, celle des vautriens, utopistes qui connaissent la désillusion, celle de la liberté, envers et contre tout. La musique y tient une place telle qu'on regretterait presque l'absence d'une bande originale du livre, à l'instar de la Horde du Contrevent, mais l'auteur étant qui il est, il ne l'a pas oubliée (elle s'écoute ici ), prolongeant "l'expérience littéraire et sociopolitique" Elle continue d'ailleurs avec Le train de la réalité, sur lequel j'ai enchaîné directement (et je vous conseille de le faire si vous train-realite.jpgavez les deux sous la main), où les pistes uchroniques se brouillent un peu plus, mais où les voix narratives étoffent encore davantage l'univers. Les utopies et les quêtes individuelles (ou collectives) sont plus sombres ici, réunies autour d'un leitmotiv : mais qui, enfin qui a tué le général ? Peu importe, au fond. Au regard de l'Histoire, le véritable événement est sa mort.   L'impression principale qui restera de cette lecture est pourtant une vague nausée, teintée d'espoir, une nausée sur le monde qui nous entoure et qui trouve plus d'un écho dans ces deux oeuvres. L'optimisme aussi demeure : envers et contre tout, il reste toujours quelqu'un pour créer et un public pour savourer. Journal semi-littéraire 

Wagner - Le train de la réalité/Rêves de Gloire - journal semi-littéraire
Voilà une lecture que j'attendais depuis un bon moment. Le livre était pourtant arrivé sur mes étagères au moment de sa sortie, elle-même déjà attendue dans le microcosme fandomique. Son épaisseur, déjà, me laissait supposer qu'il valait mieux avoir un peu de temps devant soi pour ne pas en faire une lecture morcelée (ce qui, à mon avis, se prête peu aux romans de RCW en général).
Ce que j'en savais avant, c'est qu'il s'agissait d'une uchronie : et si de Gaule avait été assassiné en 1960 ? Et si Alger était devenue une enclave indépendante ? Je savais aussi que le texte était fortement imprégné de l'histoire de l'auteur, sans être pour autant autobiographique, marqué par son amour du rock, de l'Algérie, de la liberté.
Puis sont arrivées les premières critiques et les premiers avis. Les premières souvent développées (pour la peine, je ne le ferai pas) et enthousiastes, les suivants souvent viscérales, j'aurais dû compter le nombre de "c'est un putain de bouquin". J'ai arrêté de lire les quatrièmes, je laisse du temps entre la lecture d'une critique/chronique pour arriver l'esprit le plus vierge possible dans un livre, mais là, clairement, ce n'était pas possible. Je me suis même vue faire de la pub pour ce bouquin avant de l'avoir, déjà convaincue. Autant dire que j'en attendais beaucoup et je tenais d'autant plus à en profiter pleinement.
Et... ça y est. J'ai lu Rêves de Gloire.
Et oui, je le confirme, c'est un putain de bouquin. De ceux qui méritent qu'on s'y immerge, qu'on y passe du temps, qu'on s'y love et qu'on s'y prélasse. De ceux qui restent et qui appellent à la relecture, tant les niveaux de découverte sont nombreux, de ceux qui appellent d'y passer encore du temps une fois la dernière page tournée. Rêves de Gloire est un puzzle où plusieurs voix se mêlent à différentes époques, balayant une quarantaine d'années de témoignages fictifs et extrêmement vivants. Des histoires de passions, celle du collectionneur de vinyles, à la recherche d'un 45T qui tient du Graal, celle des vautriens, utopistes qui connaissent la désillusion, celle de la liberté, envers et contre tout. La musique y tient une place telle qu'on regretterait presque l'absence d'une bande originale du livre, à l'instar de la Horde du Contrevent, mais l'auteur étant qui il est, il ne l'a pas oubliée (elle s'écoute ici ), prolongeant "l'expérience littéraire et sociopolitique"
Elle continue d'ailleurs avec Le train de la réalité, sur lequel j'ai enchaîné directement (et je vous conseille de le faire si vous train-realite.jpgavez les deux sous la main), où les pistes uchroniques se brouillent un peu plus, mais où les voix narratives étoffent encore davantage l'univers. Les utopies et les quêtes individuelles (ou collectives) sont plus sombres ici, réunies autour d'un leitmotiv : mais qui, enfin qui a tué le général ? Peu importe, au fond. Au regard de l'Histoire, le véritable événement est sa mort.
 
L'impression principale qui restera de cette lecture est pourtant une vague nausée, teintée d'espoir, une nausée sur le monde qui nous entoure et qui trouve plus d'un écho dans ces deux oeuvres. L'optimisme aussi demeure : envers et contre tout, il reste toujours quelqu'un pour créer et un public pour savourer.

Journal semi-littéraire 

Publié le 7 mars 2012

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