Quelle chienlit ! Le Général De Gaulle a été assassiné le 17 octobre 1960, au matin, alors que sa DS passait le long de la Croix de Berny. Et si seulement il était passé par le Petit-Clamart ! De Gaulle mort, la guerre d’Algérie prend une toute autre tournure. Une partition met fin aux hostilités, et seules trois enclaves restent françaises, tandis que la nation algérienne gagne son indépendance. En métropole, la mort du Général a profondément déstabilisé la classe politique. Putschs et régimes policiers se succèdent, pendant que Paris rêve encore de l’Algérie française…  [...] Des années soixante jusqu’à nos jours, l’Algérie uchronique de Wagner est une mosaïque de couleurs, de musiqueset de senteurs. Pour un collectionneur féru de rock psychédélique, la scène algéroise est une véritable caverne d’Ali Baba. Mais le Graal ultime de tout amateur de vinyle qui se respecte reste l’improbable galette des Glorieux Fellagah, avec leurs deux titres Rêves de Gloire/Regarde vers l’Orient,sous le label « Les disques de Tim ». L’avoir, c’est toucher le nirvanamusical. Ou le payer de sa vie. Car un dangereux secret plane au-dessusde 45 tours. Mais lequel ? Mêlant uchronie, polyphonie et culture soixante-huitarde, Roland C. Wagner explore cette Algérie revisitée dans cet imposant pavé de 700 pages. L’intrigue entremêle différents personnages à différentes époques, des débuts de la guerre d’Algérie jusqu’au présent uchronique de l’auteur. Autour d’une cohorte de personnages gravite un monde mêlant contre-culture, musique et revendications politiques. Tout y passe, même la religion, mais sans jamais s’égarer dans l’improbable. Roland C. Wagner explore une Algérie pas si fictive que cela, où la partition (rejetée par De Gaulle) est devenue à la mort du Général « la seule solution raisonnable », pour reprendre les mots (bien réels, ceux-là) de Maurice Allais. [...] Il y a quelque chose d’autobiographique dans cette uchronie, on s’imagine même avec malice ce collectionneur de vinyles arpentant les rues d’Alger sous les traits de l’auteur ! Cette complicité entre les lignes, cette vision partagée avec le lecteur suffisent à maintenir un rythme vivant tout au long du roman. Aucune lassitude, aucun égarement. Et pourtant, l’accumulation de références réelles ou uchroniques à la musique rock représentait un tour de force dangereux, dans lequel il eut été facile de perdre quelques lecteurs peuenclins au genre. Roland C. Wagner parvient cependant à éviter le piègeen nous livrant un roman vif, épais, aussi riche que jubilatoire, dans lequel les tensions du passé et les tabous de l’Algérie sont exorcisés àtravers le spectre de l’uchronie. Un roman fort, qui ne se limite pas àla seule uchronie, mais qui nous parle, à nous français, d’une page de notre histoire encore difficile à tourner.   ( tout l'article )   Guillaume - Traqueur stellaire

Wagner - Rêves de Gloire - Traqueur Stellaire
Quelle chienlit ! Le Général De Gaulle a été assassiné le 17 octobre 1960, au matin, alors que sa DS passait le long de la Croix de Berny. Et si seulement il était passé par le Petit-Clamart ! De Gaulle mort, la guerre d’Algérie prend une toute autre tournure. Une partition met fin aux hostilités, et seules trois enclaves restent françaises, tandis que la nation algérienne gagne son indépendance. En métropole, la mort du Général a profondément déstabilisé la classe politique. Putschs et régimes policiers se succèdent, pendant que Paris rêve encore de l’Algérie française…  [...]

Des années soixante jusqu’à nos jours, l’Algérie uchronique de Wagner est une mosaïque de couleurs, de musiqueset de senteurs. Pour un collectionneur féru de rock psychédélique, la scène algéroise est une véritable caverne d’Ali Baba. Mais le Graal ultime de tout amateur de vinyle qui se respecte reste l’improbable galette des Glorieux Fellagah, avec leurs deux titres Rêves de Gloire/Regarde vers l’Orient,sous le label « Les disques de Tim ». L’avoir, c’est toucher le nirvanamusical. Ou le payer de sa vie. Car un dangereux secret plane au-dessusde 45 tours. Mais lequel ?

Mêlant uchronie, polyphonie et culture soixante-huitarde, Roland C. Wagner explore cette Algérie revisitée dans cet imposant pavé de 700 pages. L’intrigue entremêle différents personnages à différentes époques, des débuts de la guerre d’Algérie jusqu’au présent uchronique de l’auteur. Autour d’une cohorte de personnages gravite un monde mêlant contre-culture, musique et revendications politiques. Tout y passe, même la religion, mais sans jamais s’égarer dans l’improbable. Roland C. Wagner explore une Algérie pas si fictive que cela, où la partition (rejetée par De Gaulle) est devenue à la mort du Général « la seule solution raisonnable », pour reprendre les mots (bien réels, ceux-là) de Maurice Allais. [...]

Il y a quelque chose d’autobiographique dans cette uchronie, on s’imagine même avec malice ce collectionneur de vinyles arpentant les rues d’Alger sous les traits de l’auteur ! Cette complicité entre les lignes, cette vision partagée avec le lecteur suffisent à maintenir un rythme vivant tout au long du roman. Aucune lassitude, aucun égarement. Et pourtant, l’accumulation de références réelles ou uchroniques à la musique rock représentait un tour de force dangereux, dans lequel il eut été facile de perdre quelques lecteurs peuenclins au genre. Roland C. Wagner parvient cependant à éviter le piègeen nous livrant un roman vif, épais, aussi riche que jubilatoire, dans lequel les tensions du passé et les tabous de l’Algérie sont exorcisés àtravers le spectre de l’uchronie. Un roman fort, qui ne se limite pas àla seule uchronie, mais qui nous parle, à nous français, d’une page de notre histoire encore difficile à tourner.   ( tout l'article )

 

Guillaume - Traqueur stellaire

Publié le 27 avril 2011

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