La mort du général De Gaulle dans un attentat en 1960 ne pouvait pas déboucher sur autre chose qu'une partition de l'Algérie. Vous ignoriez cette partition qui, en gardant Alger et Oran dans le giron de la métropole, avait rendu l'Algérie indépendante  ? C'est que vous ne connaissez rien à l'histoire. À dire vrai, n'est-ce pas un horrible défaut de ce livre que de se présenter comme une utopie alors même que tout, dans la manière, en fait une histoire réelle ? Un tour de force remarquable. Le récit lui-même n'en est pas un, assez inracontable, fait de plein de petits morceaux déstructurés qui se recoupent à l'image de ces vêtements vautriens réalisés par une des protagonistes de l'histoire. Plein de petits morceaux colorés qui se juxtaposent et que l'on ne peut suivre qu'en sautant dans le temps, avant, après, et en sautant d'un narrateur anonyme à l'autre. Quelques célébrités, mais essentiellement de petites gens, soldats, commerçants, jeunesse française rebelle exilée vers Alger, devenue " dépotoir " d'une France dans laquelle se succèdent des régimes corrompus. Tout ce petit monde gravitant dans et autour de la casbah et s'essayant à vivre l'utopie vautrienne – disons hippie pour simplifier – partiellement inspirée par la Gloire, psychotrope introduit par un personnage en marge, Timothy Leary. Au demeurant, le personnage principal, est un amateur de musique psychodélique, engagé dans une quête dont le graal est un 45 tours réalisé par les Glorieux Fellaghas. Un disque rarissime, sans doute unique, dont les détenteurs successifs sont systématiquement assassinés. Mais pourquoi ? En fait, non, ce n'est pas tout à fait la figure principale qui n'est autre qu'Alger elle-même.   C'est un véritable hymne à ce pays dont il est originaire que l'auteur a écrit en filigrane tout au long de ces pages et, aussi, un profond plaidoyer pour la tolérance et la paix. Et, bien qu'ils n'aient pas été prévus, c'est peu de dire que les évènements actuels accroissent encore la portée du message. Il y a des histoires parallèles qu'un bouillonnement presque vital rend plus crédibles que l'histoire réelle. Celle-ci en fait partie.   Hélène Les Vagabonds du Rêve

Wagner - Rêves de Gloire - Les Vagabonds du Rêve
La mort du général De Gaulle dans un attentat en 1960 ne pouvait pas déboucher sur autre chose qu'une partition de l'Algérie. Vous ignoriez cette partition qui, en gardant Alger et Oran dans le giron de la métropole, avait rendu l'Algérie indépendante  ? C'est que vous ne connaissez rien à l'histoire.
À dire vrai, n'est-ce pas un horrible défaut de ce livre que de se présenter comme une utopie alors même que tout, dans la manière, en fait une histoire réelle ? Un tour de force remarquable. Le récit lui-même n'en est pas un, assez inracontable, fait de plein de petits morceaux déstructurés qui se recoupent à l'image de ces vêtements vautriens réalisés par une des protagonistes de l'histoire. Plein de petits morceaux colorés qui se juxtaposent et que l'on ne peut suivre qu'en sautant dans le temps, avant, après, et en sautant d'un narrateur anonyme à l'autre. Quelques célébrités, mais essentiellement de petites gens, soldats, commerçants, jeunesse française rebelle exilée vers Alger, devenue " dépotoir " d'une France dans laquelle se succèdent des régimes corrompus. Tout ce petit monde gravitant dans et autour de la casbah et s'essayant à vivre l'utopie vautrienne – disons hippie pour simplifier – partiellement inspirée par la Gloire, psychotrope introduit par un personnage en marge, Timothy Leary.
Au demeurant, le personnage principal, est un amateur de musique psychodélique, engagé dans une quête dont le graal est un 45 tours réalisé par les Glorieux Fellaghas. Un disque rarissime, sans doute unique, dont les détenteurs successifs sont systématiquement assassinés. Mais pourquoi ? En fait, non, ce n'est pas tout à fait la figure principale qui n'est autre qu'Alger elle-même.
 
C'est un véritable hymne à ce pays dont il est originaire que l'auteur a écrit en filigrane tout au long de ces pages et, aussi, un profond plaidoyer pour la tolérance et la paix. Et, bien qu'ils n'aient pas été prévus, c'est peu de dire que les évènements actuels accroissent encore la portée du message.
Il y a des histoires parallèles qu'un bouillonnement presque vital rend plus crédibles que l'histoire réelle. Celle-ci en fait partie.
 
Publié le 4 août 2011

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