Certains ici savent peut-être, que j’ai entrepris, le mois dernier une (en)quête audacieuse. Existe-t-il quelque part un livre qui me serait source de réconfort ? Vous attendez anxieusement le compte-rendu de mes recherches, je le sais.
Mouton à cinq pattes ou merle blanc, Graal ou Dahu ? J'ai longuement coupé les cheveux en quatre pour établir une définition satisfaisante de la « lecture réconfortante ». J’ai éliminé tout ce qu’on range habituellement dans la catégorie « feel good ». Pourquoi ? Parce que. L’anglicisme me file des boutons. J’assume parfaitement qu’il s’agit là d’un parti pris idiot.
Il me faudrait trouver un livre suffisamment malin pour que je ne m’y endorme pas, qui sache donner confiance en l'avenir sans tomber dans l'utopie suspecte, stimulant, juste assez pour tenir en éveil sans surexciter. Un livre dont l’écriture soit assez maîtrisée pour se laisser oublier, dont on ne voit pas d’emblée les ficelles et suffisamment original pour qu’il ne déclenche pas ce fichu radar à intertextualité. Un livre qui rende heureux sans anesthésier la réflexion, qu'on puisse lire, en paix avec soi-même et le monde, comme on atteint une sorte d'ataraxie.
Dans le calendrier de l’avent proposé par @nicolemotspourmots et @delphineolympe, c’est la piste suggérée par @uneviedepapier que j’ai choisi de suivre d’abord, prudemment, avec circonspection, prête à dégainer mon rire sarcastique. Au bout de quelques pages, j’ai dû me rendre à l’évidence. Mes épaules se relâchaient, mon vieil ulcère s’adoucissait. Deux chapitres ont eu raison de ma méfiance, mon cœur de pierre s’est fendillé. Il a suffi que froeur Dex, les fesses à l’air devant son vélo-tente, rencontre son robot, pour que fonde toute résistance. Les dialogues entre ces deux-là sont un pur bonheur, naturels, drôles, fraternels, délicats, jamais ni dogmatiques ni sirupeux. J’ai lu en souriant, presque du début à la fin. [...]
Dans la liste de mes romans réconfortants, je veux donc bien admettre celui-là.
