Un nouveau livre de Becky Chambers, c’est comme un nouvelle friandise, un plaisir doux et chaud, qui apporte du réconfort.
Avec Un Psaume pour les Recyclés sauvages, premier tome d’une série intitulé Moine et Robot, l’effet est toujours là. Mais qu’on ne se méprenne pas, si Becky Chambers trouve toujours le moyen d’offrir des texte qui font du bien, elle livre aussi une SF passionnante qui pousse à la réflexion et propose des univers qui dépaysent et offrent des futurs désirables.
Dans ce court récit, on se trouve sur Panga, une planète qui à subit comme nous les affres du consumérisme effréné et de la croissance incontrôlé, deux choses qui ont provoqués des changements radicaux catalysé par un évènement, l’éveil à la conscience des robots.
Ceux-ci ont d’ailleurs fait sécession avec l’humanité, mais sans violence. Ils sont partis, avec la promesse d’être toujours accueilli et d’être laissé en paix.
C’est dans cette société mise à jour, qui a su passer au-delà des démons du capitalisme pour proposer une vie écologique, sociale et plus respectueuse d’autrui que l’on fait la connaissance de Dex.
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Des est un•e moine du thé, iel parcourt les routes, traverse les communauté pour offrir ses services. Une tasse de thé, et un lieu où toutes les personnes le souhaitant peuvent trouver repos, écoute, accompagnement et un espace paisible hors du monde pour quelques instants.
Mais, et ce n’est pas la première fois, son activité bien qu’utile et attrayante ne lui convient plus. Dex recherche autre chose, un sens qu’iel ne trouve pas ici mais sans arriver à trouver quoi exactement.
C’est finalement sa rencontre avec Omphale, un robot qui va l’aider à traverser cette crise, à comprendre ce qu’iel veut et à déterminer son propre chemin.
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En quelques pages, Becky Chambers réussi encore une fois la prouesse de nous proposer un univers cohérent, neuf et intéressant.
La question écologique est au cœur de nos préoccupation et l’autrice nous montre un futur possible, post transition où la fameuse sobriété n’est pas un vernis tape à l’œil mais une réalité, une décroissance douce qui change profondément la vie mais montre que celle-ci peut tout de même être riche et passionnante dans ces circonstances.
L’intrigue du roman, penche fortement du côté initiatique avec un.e protagoniste qui se cherche, qui parcours le monde et se questionne. Sa qualité de moine dans une société où les religions sont très intégrés sans être restrictives, exclusives ou prosélytes donne lieu à d’intéressante réflexions théologiques. C’est ainsi l’occasion d’envisager de nouvelles manières d’appréhender la religion, de la voir comme un système de valeurs au service d’autrui, comme un outils plutôt que comme une fin.
Becky nous montre une société en paix avec ces questions, et le fait sous un angle positif qui change de ce que l’on peut connaitre et c’est rafraichissant.
Avec l’arrivée d’Omphale et le voyage qu’il entreprend avec Dex, c’est l’occasion de verser pour l’autrice dans la philosophie, et là encore avec finesse et intelligence.
Bien évidemment la question de l’Humanité est centrale, mais c’est l’occasion de parler du rapport au monde, à autrui, à la nature.
Becky Chambers fait mouche avec ce duo improbable, entre lae moine solitaire et introverti.e et le robot extraverti et volubile qui n'a pas conscience des normes sociales en vigueur chez cette espèce qu'il ne connait pas. On rit beaucoup avec nos deux protagonistes.
Avec ce récit, Becky Chambers fait office à sa façon de moine du thé. Elle nous offre le temps de notre lecture, un espace hors du temps où se poser, elle nous proposer de se rafraichir auprès de ses idées et de son histoire. Elle va nous faire sourire, penser sur le monde te nous même, rire, pleurer aussi et on en ressort le cœur allégé et la tête pleine de rêves.