Clairement post-apocalyptique, Cygnis est un roman tendu et lent, souvent descriptif et introspectif, soutenu par un mystère central (les origines de Syn) et pourtant aussi bardé de quelques scènes d’action, de violence où l’on sent presque l’odeur du sang à la lecture. Il y règne une poésie brute, où le sexe n’exclut pas les sentiments. Les hommes ont survécu à une catastrophe évoquée en filigrane, qui est survenue bien des siècles auparavant. Le désastre initial est resté dans les mémoires par la voie des contes ou via les superstitions ancrées dans les communautés. Certains s’entraident, mais la vie est dure et les femmes savent manier le couteau pour survivre. Les traces du passé sont partout et les fouisseurs fouillent les ruines à la recherche d’artefacts utiles (dont le lecteur devine l’origine plus certainement que les protagonistes). La technologie est encore utilisée, réparée, mais plus produite. Les personnages sont bien campés, souvent avares de mots face à ce qu’ils traversent. Par contraste, le style de Vincent Gessler est précis et riche, et plonge le lecteur de superbe manière dans cet univers rude. De Gib, le père adoptif de Syn, à Eilly, la fille-en-laye, même les personnages secondaires prennent rapidement une dimension crédible qui sert bien l’intrigue. Le mystère central ne sera révélé qu’à la toute fin, inattendu, d’une manière peut-être un peu précipitée, qui tranche avec le rythme général du livre. Un défaut de jeunesse, pour ce premier roman, qui n’a pas entamé le plaisir que j’ai pris à la lecture. L’intrigue pourra sembler globalement un peu légère à certains, mais l’atmosphère est très prenante et entraîne le lecteur sur les sentiers à la suite de Syn. En conclusion, Cygnis est un excellent premier roman de SF post-apocalyptique où l’espoir pointe sous la dureté des temps, et que je conseille vivement ! Lire l'article en entier

Gessler - Cygnis - Revue Solaris

Clairement post-apocalyptique, Cygnis est un roman tendu et lent, souvent descriptif et introspectif, soutenu par un mystère central (les origines de Syn) et pourtant aussi bardé de quelques scènes d’action, de violence où l’on sent presque l’odeur du sang à la lecture. Il y règne une poésie brute, où le sexe n’exclut pas les sentiments.

Les hommes ont survécu à une catastrophe évoquée en filigrane, qui est survenue bien des siècles auparavant. Le désastre initial est resté dans les mémoires par la voie des contes ou via les superstitions ancrées dans les communautés. Certains s’entraident, mais la vie est dure et les femmes savent manier le couteau pour survivre. Les traces du passé sont partout et les fouisseurs fouillent les ruines à la recherche d’artefacts utiles (dont le lecteur devine l’origine plus certainement que les protagonistes). La technologie est encore utilisée, réparée, mais plus produite.

Les personnages sont bien campés, souvent avares de mots face à ce qu’ils traversent. Par contraste, le style de Vincent Gessler est précis et riche, et plonge le lecteur de superbe manière dans cet univers rude. De Gib, le père adoptif de Syn, à Eilly, la fille-en-laye, même les personnages secondaires prennent rapidement une dimension crédible qui sert bien l’intrigue.

Le mystère central ne sera révélé qu’à la toute fin, inattendu, d’une manière peut-être un peu précipitée, qui tranche avec le rythme général du livre. Un défaut de jeunesse, pour ce premier roman, qui n’a pas entamé le plaisir que j’ai pris à la lecture. L’intrigue pourra sembler globalement un peu légère à certains, mais l’atmosphère est très prenante et entraîne le lecteur sur les sentiers à la suite de Syn.

En conclusion, Cygnis est un excellent premier roman de SF post-apocalyptique où l’espoir pointe sous la dureté des temps, et que je conseille vivement !

Lire l'article en entier

Publié le 14 décembre 2010

à propos de la même œuvre