Cygnis, c'est l'exemple parfait du pouvoir d'une couverture. Sans la somptueuse illustration de Yoz, je pense que j'aurais mis bien plus de temps à jeter un œil au premier roman du Suisse Vincent Gessler. Pensez donc, un post-apo de plus, sous-genre surpeuplé où des pointures comme Thomas Geha ont balayé toute concurrence. Hein ? Alors quoi ? Je m'égare ? Oui, un peu. L'univers de Cygnis, c'est celui d'une humanité retombée à un niveau social, politique et technologique à peine comparable au XVIIème siècle. A ceci près que l'ancienne civilisation (la nôtre ou son futur probable) gît sous la terre, reconquise par la nature. Des vestiges de technologies passées émergent ça et là du sol. Certains se sont spécialisés dans la recherche de ces matériels, ce sont les fouisseurs. Mais leur activité n'est pas sans danger entre les bandes armées de maraudeurs qui sillonnent la Grande Forêt et les Diasols, ces robots qui gardent les ruines, impitoyables tueurs mécaniques. D'autres comme Syn, le personnage principal, sont devenus trappeurs, à l'ancienne mais en usant du meilleur des restes de technologies retrouvés ça et là. Après la fonte des neiges, les habitants de la Grande Forêt se retrouvent pour le marché annuel de Méandre, à l'image des foires médiévales. Syn s'y rend comme tous les ans accompagné de son loup Ack, pour vendre le fruit de sa chasse et dépenser son argent dans les plaisirs charnels qu'offre la grande cité. Mais la foire ne se déroule pas comme prévu, précipitant le destin de Syn. Sorti de nulle part, ce roman est une très bonne surprise. L'univers est riche, la Grande Forêt est véritablement un lieu inquiétant, plein de promesses et de périls. La scène introductive confine à l'excellence avec le réveil de Syn, sortant d'hibernation, véritable (re)naissance, ô combien douloureuse et dangereuse mais porteuse d'espoir. La suite est un peu en dessous de ce sublime démarrage : un déroulement plus classique mais pas d'inquiétude, ça reste très bien écrit et très bien décrit. Petit bémol : l'évolution un peu trop rapide du comportement de Syn. Il sort trop vite de son rôle de trappeur bourru. De même, la conclusion vous tombe vite dessus et balaye trop rapidement ce qui l'a précédée mais chut, ne spoilons pas. Cette légère précipitation des évènements tient sans doute à la taille du récit car ce roman est court, beaucoup trop court. Vincent Gessler a créé un univers si envoûtant qu'on en aurait bien repris pour 200 pages de mieux. Certes, il vaut mieux un court récit réussi qu'une série à rallonge qui s'étiole au fil des tomes mais quand même ...  Un post-apo original (mon Mad Max chez les trappeurs ...nan, je plaisante) et bien fichu. A lire en écoutant du Wolves In The Throne Room ou du Negura Bunget pour rester dans l'esprit de la Grande Forêt. Winter - Le blog de la Librairie Critic

Gessler - Cygnis - Le Blog de la Librairie Critic

Cygnis, c'est l'exemple parfait du pouvoir d'une couverture. Sans la somptueuse illustration de Yoz, je pense que j'aurais mis bien plus de temps à jeter un œil au premier roman du Suisse Vincent Gessler. Pensez donc, un post-apo de plus, sous-genre surpeuplé où des pointures comme Thomas Geha ont balayé toute concurrence. Hein ? Alors quoi ? Je m'égare ? Oui, un peu.

L'univers de Cygnis, c'est celui d'une humanité retombée à un niveau social, politique et technologique à peine comparable au XVIIème siècle. A ceci près que l'ancienne civilisation (la nôtre ou son futur probable) gît sous la terre, reconquise par la nature.

Des vestiges de technologies passées émergent ça et là du sol. Certains se sont spécialisés dans la recherche de ces matériels, ce sont les fouisseurs. Mais leur activité n'est pas sans danger entre les bandes armées de maraudeurs qui sillonnent la Grande Forêt et les Diasols, ces robots qui gardent les ruines, impitoyables tueurs mécaniques. D'autres comme Syn, le personnage principal, sont devenus trappeurs, à l'ancienne mais en usant du meilleur des restes de technologies retrouvés ça et là. Après la fonte des neiges, les habitants de la Grande Forêt se retrouvent pour le marché annuel de Méandre, à l'image des foires médiévales.

Syn s'y rend comme tous les ans accompagné de son loup Ack, pour vendre le fruit de sa chasse et dépenser son argent dans les plaisirs charnels qu'offre la grande cité. Mais la foire ne se déroule pas comme prévu, précipitant le destin de Syn.

Sorti de nulle part, ce roman est une très bonne surprise. L'univers est riche, la Grande Forêt est véritablement un lieu inquiétant, plein de promesses et de périls. La scène introductive confine à l'excellence avec le réveil de Syn, sortant d'hibernation, véritable (re)naissance, ô combien douloureuse et dangereuse mais porteuse d'espoir. La suite est un peu en dessous de ce sublime démarrage : un déroulement plus classique mais pas d'inquiétude, ça reste très bien écrit et très bien décrit.

Petit bémol : l'évolution un peu trop rapide du comportement de Syn. Il sort trop vite de son rôle de trappeur bourru. De même, la conclusion vous tombe vite dessus et balaye trop rapidement ce qui l'a précédée mais chut, ne spoilons pas. Cette légère précipitation des évènements tient sans doute à la taille du récit car ce roman est court, beaucoup trop court. Vincent Gessler a créé un univers si envoûtant qu'on en aurait bien repris pour 200 pages de mieux. Certes, il vaut mieux un court récit réussi qu'une série à rallonge qui s'étiole au fil des tomes mais quand même ... 

Un post-apo original (mon Mad Max chez les trappeurs ...nan, je plaisante) et bien fichu. A lire en écoutant du Wolves In The Throne Room ou du Negura Bunget pour rester dans l'esprit de la Grande Forêt.

Winter - Le blog de la Librairie Critic

Publié le 14 avril 2010

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