Vincent Gessler est un jeune auteur suisse, qui avait publié jusqu’à présent une poignée de nouvelles ici et là, et qui prépare actuellement une anthologie de SF suisse romande pour Rivière Blanche. Cygnis marque son passage au roman, sous une couverture pour le moins énigmatique de Yoz. Le mystère entoure du reste le début de Cygnis. Pas tant dans le décor, puisque nous sommes ici en plein post-apo classique : suite à une catastrophe quelconque, la planète a été réduite en ruines, et les habitants doivent faire face à la neige qui s’amoncelle en couches de plusieurs mètres d’épaisseur lors de la saison froide. Syn, un trappeur, évolue dans ce monde, accompagné de son loup Ark, mi-organique mi-artificiel. Il pourchasse les robots qui pullulent sur ce monde, hostiles à l’homme, et dont certains éléments se monnayent très cher. Car la société de Syn ne s’est pas totalement coupée de la technologie : Syn notamment utilise de nombreux gadgets technologiques. Commence alors le mystère de Cygnis : comment ces appareils évolués ont-ils pu atterrir dans une société aussi peu avancée ? Et, d’ailleurs, qu’est-ce que Cygnis ? Lorsqu’une guerre éclate, Syn ne sait pas encore qu’elle aura un très fort impact sur lui et sur son monde, et qu’elle lui permettra de répondre à ces questions... On le voit, s’il a choisi un décor classique, Vincent Gessler a décidé de travailler autour de la révélation progressive de la nature de son monde, jouant sur l’attente et les suppositions de son lecteur. Et, pour mieux le faire patienter, il a choisi un rythme très lent, servi par un style très intéressant : un présent de narration très descriptif, jusque dans le plus anodin des gestes, mais qui sait se faire plus éthéré et poétique lorsque Syn s’interroge sur ses sentiments, ses motivations, son monde. En ressort une sensation assez envoûtante : même s’il ne se passe pas grand-chose dans la première moitié du roman, on continue la lecture, comme hypnotisé. Alors, si parfois le procédé trouve ses limites – le rythme, de très lent, devient trop lent et un peu ennuyeux – Gessler réussit néanmoins son pari et nous fait apprécier sa voix originale et attachante. De telle sorte qu’on parvient sans encombre à la fin de ce joli premier roman sur la quête des origines, qui ne dévoilera la plupart de ses clés que dans les dernières pages, et comporte quelques beaux passages ; des qualités qui font de Vincent Gessler un auteur prometteur. Bruno PARA - Noosfere.com

Gessler - Cygnis - Noosfere.com

Vincent Gessler est un jeune auteur suisse, qui avait publié jusqu’à présent une poignée de nouvelles ici et là, et qui prépare actuellement une anthologie de SF suisse romande pour Rivière Blanche. Cygnis marque son passage au roman, sous une couverture pour le moins énigmatique de Yoz.

Le mystère entoure du reste le début de Cygnis. Pas tant dans le décor, puisque nous sommes ici en plein post-apo classique : suite à une catastrophe quelconque, la planète a été réduite en ruines, et les habitants doivent faire face à la neige qui s’amoncelle en couches de plusieurs mètres d’épaisseur lors de la saison froide. Syn, un trappeur, évolue dans ce monde, accompagné de son loup Ark, mi-organique mi-artificiel. Il pourchasse les robots qui pullulent sur ce monde, hostiles à l’homme, et dont certains éléments se monnayent très cher. Car la société de Syn ne s’est pas totalement coupée de la technologie : Syn notamment utilise de nombreux gadgets technologiques. Commence alors le mystère de Cygnis : comment ces appareils évolués ont-ils pu atterrir dans une société aussi peu avancée ? Et, d’ailleurs, qu’est-ce que Cygnis ? Lorsqu’une guerre éclate, Syn ne sait pas encore qu’elle aura un très fort impact sur lui et sur son monde, et qu’elle lui permettra de répondre à ces questions...

On le voit, s’il a choisi un décor classique, Vincent Gessler a décidé de travailler autour de la révélation progressive de la nature de son monde, jouant sur l’attente et les suppositions de son lecteur. Et, pour mieux le faire patienter, il a choisi un rythme très lent, servi par un style très intéressant : un présent de narration très descriptif, jusque dans le plus anodin des gestes, mais qui sait se faire plus éthéré et poétique lorsque Syn s’interroge sur ses sentiments, ses motivations, son monde. En ressort une sensation assez envoûtante : même s’il ne se passe pas grand-chose dans la première moitié du roman, on continue la lecture, comme hypnotisé. Alors, si parfois le procédé trouve ses limites – le rythme, de très lent, devient trop lent et un peu ennuyeux – Gessler réussit néanmoins son pari et nous fait apprécier sa voix originale et attachante. De telle sorte qu’on parvient sans encombre à la fin de ce joli premier roman sur la quête des origines, qui ne dévoilera la plupart de ses clés que dans les dernières pages, et comporte quelques beaux passages ; des qualités qui font de Vincent Gessler un auteur prometteur.

Bruno PARA - Noosfere.com

Publié le 12 avril 2010

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