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Syn est un trappeur qui, accompagné de Ack, son loup domestique, parcourt les contrées froides à la recherche de gibier. Syn ne chasse pas les animaux de la forêt : ses proies sont les diasols, des robots qui n’hésitent pas à tuer tous les hommes qu’ils rencontrent. Car sur ces terres où les habitants vivent comme au Moyen-Age, de nombreux vestiges d’une technologie avancée subsistent, faisant la joie de ceux qui les recherchent, les fouisseurs.

Le village de Méandre, dans lequel Syn passe son temps libre, est un jour attaqué par les troglodytes, qui enlèvent de nombreuses femmes pour assurer la survie de leur société. La guerre éclate entre les deux peuples mais Syn refuse de s’engager pour l’une des parties. Il s’élance néanmoins sur les traces des otages afin de délivrer une amie, mais devra affronter en chemin l’amour et la vérité sur ses origines.

Cygnis est une histoire de robots, de celles qu’on a pu lire sous la plume d’Isaac Asimov. Les robots ont cependant ici une relation à l’Homme ambiguë, mêlant amour du vivant et nécessité de destruction de l’être afin de sauver une race qui a autrefois causé sa propre destruction. Syn est un héros très humain, capable d’amitié et de loyauté, mais aussi d’atrocités pour des motifs aussi futiles que des moqueries d’adolescents.

Le récit est habilement mené, à partir d’un monde dense et finement articulé. Il faut dépasser les premières pages et accepter que le style l’emporte parfois sur le récit, pour appréhender une intrigue qui prend rapidement son essor. Les personnages évoluent en permanence dans une atmosphère lourde, en parfait harmonie avec un univers où la mort est le quotidien des habitants. Sans révolutionner le monde des robots, Vincent Gessler signe avec Cygnis un récit de qualité.

Chris de Savoie - Phénixweb

Publié le 3 mai 2010

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