Les chroniques de l'imaginaire
Article Original

Le roman porte davantage sur les différentes espèces constituant l'Union Galactique, dont plusieurs sont représentées au sein de l'équipage, que sur l'action. Les amateurs d'aventures spatiales haletantes et débordantes de testostérone risquent d'être un peu frustrés. En revanche, ceux qui redoutent que le versant de l'aventure oblitère totalement la construction d'un univers et de personnages intéressants et crédibles seront ici complètement rassurés. L'autrice crée plusieurs espèces "intells" très différentes les unes des autres, et donne à chacune, au moins pour celles représentées au sein de l'équipage, un profil psychologique particulier, lié à son histoire, à sa culture et à sa langue.

Les différentes vicissitudes subies par le vaisseau au cours de son voyage, et de ses escales, mettent en relief l'un ou l'autre membre de l'équipe, qu'il s'agisse des compétences linguistiques de Rosemary lors d'une rencontre avec des pirates de l'espace ou de l'organisation familiale aandriske au cours d'une escale sur la planète d'origine de Sissix. Par ailleurs, leurs interactions avec des gens extérieurs au vaisseau à ces occasions donnent une densité et une variété agréables à l'univers où se déploie le roman.

En somme, un space opera un peu atypique, mais d'une lecture fort plaisante, et les membres du jury du prix Julia Verlanger ne s'y sont pas trompés, qui le lui ont donné en 2017.

Publié le 3 décembre 2019

à propos de la même œuvre