L'archéologie du futur A l’âge de 11 ans, elle a commencé à lire les aventures de Bob Morane et à écrire. Elle se voyait bien en Indiana Jones. D’ailleurs, elle a étudié l’égyptologie et l’archéologie préhistorique à l’Université de Genève. Avant de bifurquer vers le dessin et de travailler à la création d’images de synthèse pour le laboratoire Miralab (élaborant les avatars de Marilyn Monrœ et de Martina Hingis). Elle a dessiné des BD, notamment d’après Le secret de Chimneys d’Agatha Christie. En 2006, à la suite de problèmes de santé, elle doit arrêter de dessiner et décide de se consacrer à l’écriture, publiant des nouvelles de SF. Elle a fait paraître cette année Vertiges, un pavé de 567 pages, prélude à une suite de deux tomes tout aussi volumineux, qui formeront le cycle Quantika (le deuxième tome est prévu pour l’automne). «J’ai toujours aimé les univers tentaculaires! Mais en trois ans d’écriture, j’ai failli me décourager et arrêter des milliards de fois! L’auteur Kim Stanley Robinson m’a donné ce seul conseil: sois obstinée.» Laurence Suhner a écrit le premier jet en montagne, dans un chalet à Verbier. Il est tentant de faire le rapprochement avec les paysages de glace de la planète Gemma, où elle fait évoluer son héroïne, l’archéologue Ambre Pasquier, à la recherche des vestiges d’une civilisation éteinte. Eteinte, vraiment? «Dans ce livre, je me suis demandé ce qui arriverait si nous étions confrontés à une autre espèce d’êtres vivants développés. Sans avoir de langage ni de logique en commun, mais en communiquant par l’inconscient.» Un lecteur lui a demandé si elle prévoyait des batailles de vaisseaux spatiaux dans le tome II. Mais l’action ne l’intéresse pas. Laurence est une des seules femmes auteures de «hard science», une SF qui spécule sur les sciences dures, dans laquelle elle essaie d’injecter une dimension plus psychologique. Le résultat est impressionnant et fascine par les thèmes explorés. Son roman aurait néanmoins gagné à être moins didactique, plus resserré, elliptique et nerveux. On attend la suite avec impatience. Julien Burri L'hebdo

Suhner - Vestiges - L'hebdo

L'archéologie du futur

A l’âge de 11 ans, elle a commencé à lire les aventures de Bob Morane et à écrire. Elle se voyait bien en Indiana Jones. D’ailleurs, elle a étudié l’égyptologie et l’archéologie préhistorique à l’Université de Genève. Avant de bifurquer vers le dessin et de travailler à la création d’images de synthèse pour le laboratoire Miralab (élaborant les avatars de Marilyn Monrœ et de Martina Hingis). Elle a dessiné des BD, notamment d’après Le secret de Chimneys d’Agatha Christie. En 2006, à la suite de problèmes de santé, elle doit arrêter de dessiner et décide de se consacrer à l’écriture, publiant des nouvelles de SF. Elle a fait paraître cette année Vertiges, un pavé de 567 pages, prélude à une suite de deux tomes tout aussi volumineux, qui formeront le cycle Quantika (le deuxième tome est prévu pour l’automne). «J’ai toujours aimé les univers tentaculaires! Mais en trois ans d’écriture, j’ai failli me décourager et arrêter des milliards de fois! L’auteur Kim Stanley Robinson m’a donné ce seul conseil: sois obstinée.»

Laurence Suhner a écrit le premier jet en montagne, dans un chalet à Verbier. Il est tentant de faire le rapprochement avec les paysages de glace de la planète Gemma, où elle fait évoluer son héroïne, l’archéologue Ambre Pasquier, à la recherche des vestiges d’une civilisation éteinte. Eteinte, vraiment? «Dans ce livre, je me suis demandé ce qui arriverait si nous étions confrontés à une autre espèce d’êtres vivants développés. Sans avoir de langage ni de logique en commun, mais en communiquant par l’inconscient.» Un lecteur lui a demandé si elle prévoyait des batailles de vaisseaux spatiaux dans le tome II. Mais l’action ne l’intéresse pas. Laurence est une des seules femmes auteures de «hard science», une SF qui spécule sur les sciences dures, dans laquelle elle essaie d’injecter une dimension plus psychologique. Le résultat est impressionnant et fascine par les thèmes explorés. Son roman aurait néanmoins gagné à être moins didactique, plus resserré, elliptique et nerveux. On attend la suite avec impatience.

Julien Burri
L'hebdo

Publié le 13 juillet 2012

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