Depuis quelques années je me suis découvert une passion pour l’astronomie et le spatial. Et quand on aime lire, ça tombe bien, car la littérature SF grouille de space opera et de planet opéra qui sont sublimes !
Néanmoins, je connaissais très peu cette littérature que je découvre réellement ces dernières années. Parmi les grands noms du domaine, j’ai vu passer de nombreuses fois le nom d’une autrice sur les réseaux sociaux : Becky Chambers. Pour découvrir tranquillement son travail sans me lancer dans la saga des Voyageurs, j’ai craqué pour le court texte sorti récemment Apprendre si par bonheur publié chez l’Atalante dans leur collection La dentelle du cygne.
Et la : grosse claque. J’ai immédiatement accroché et cette lecture est un énorme coup de cœur. Je n’ai d’ailleurs pas traîné pour acquérir le premier tome de sa saga des voyageurs, que j’ai prise en VO The long way to a small angry planet (pas moyen de trouver le premier tome en hardback d’ailleurs, je suis profondément tristesse).
Mais bref, parlons pour l’instant de Apprendre si par bonheur.
Le livre se présente comme le récit d’un groupe d’astronautes partis pour l’exploration de plusieurs exoplanètes. Dans ce monde futur, l’exploration n’est plus financée par les agences spatiales comme elles le sont actuellement. La raison est simple : les catastrophes mondiales s’accumulent, si bien que le budget n’est plus dirigé vers l’exploration spatiale. Heureusement, un groupe de bienfaiteur continue à financer par ses dons l’exploration par le biais d’une organisation nommée GAO.
Au fur et à mesure du récit, on assiste à la vie commune des astronautes, et à leurs exaltations face à leurs découvertes sur ces différentes planètes. Leur objectif de mission consistait en effet à faire l’analyse exobiologique de ces planètes, soit l’analyse de la vie extraterrestre, tout un programme !
Le tout est écrit dans une douceur incroyable, tout en accrochant le lecteur qui découvre des planètes imaginaires qui font rêver et ne font espérer qu’une chose : que ce genre de mission soit bientôt une réalité.
La première planète visitée se nomme Aecor et se constitue d’un paysage glacé qui cache bien des surprises sous sa surface. Je l’imagine un peu comme une encelade, le satellite de saturne découvert par William Herschel, qui est recouverte d’une belle couche de neige mais qui grouille d’activités au travers de ses geysers.
Vient ensuite Mirabilis, une planète assez dingue dans le sens où elle est une mine d’or d’un point de vue exobiologique (c’est un peu mon rêve d’entendre un jour qu’on a découvert une planète du genre, je dois bien l’avouer..). Puis l’inquiétante Opéra, une planète océan avec seulement 4 petites îles, mais surtout une météo atroce et de gigantesques orages. L’atterrissage ne se passe pas comme prévu, et à peine arrivés, des animaux se collent au fuselage du vaisseau. Ils envahissent très vite la coque, coupant toute source de lumière et noyant les astronautes dans un bruit grinçant et pénible. Ils sont ainsi coincés plusieurs mois dans le vaisseau, qui ne pourrait décoller sans induire des dommages à ces animaux.
Enfin, les dernières pages nous livrent l’intimité de Votum, une planète immobile et désertique qui pourrait bien révéler les secrets de l’émergence de la vie.
Ce texte est extrêmement bien écrit, car il bénéficie d’un équilibre parfait entre les aspects scientifiques des missions et leurs aspects humains. Il dépeint des interactions complexes entre les personnages, forcés à s’entraider et soumis a de nombreuses difficultés et moments de stress. Ces personnages sont très bien construits et très attachants.
Les informations scientifiques sont présentes, mais sans surdosage. L’autrice nous livre juste ce qu’il faut pour comprendre l’intérêt des missions et des spécimens trouvés, mais pas de blabla inutiles sur des notions trop complexes. Cela permet de donner un sentiment de douceur et de légèreté à cette lecture, qui est infiniment agréable. Ce livre m’a clairement fait rêver, je le conseille vivement a qui aime l’espace et l’astronomie.