J'ai adoré, vraiment. C'était doux, poétique aussi, très humain. C'est le genre de roman que tu refermes avec un certain espoir, une impression que tout n'est pas perdu.

Apprendre, si par bonheur - La Pile à lire
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Je ne le dirais jamais assez, je ne lis pas assez de science-fiction et, surtout, pas assez de SF positive. J'ai tendance à me tourner vers les oeuvres plus "négatives" de la SF, celles où l'humanité a pris cher, où la Terre a ou va disparaître, où l'espoir n'est pas ultra-présent de base et où il faut survivre face à l'adversité quoiqu'il se passe. Il est vrai qu'elles sont plus faciles à trouver, les auteurs ont été de grands pessimistes quant à l'avenir de notre planète (et ils n'ont pas eu totalement tord si on en croit les rapports de plus en plus alarmants du GIEC par exemple). Or, parfois, lire quelque chose de foncièrement positif, ça fait un bien fou. C'est le cas d'Apprendre, si par bonheur.
 
Nous découvrons le journal de bord d'Ariadne, technicienne pour la mission Lawki 6. Elle et ses trois compagnons ont été envoyés pour explorer un groupe de planète susceptible d'accueillir la vie. Ce n'est pas leur première mission ensemble, ils se connaissent tous très bien et ils comptent bien remplir leur mission avec toute la rigueur scientifique dont ils sont capables et en étant le moins intrusifs possible pour les populations et écosystème qu'ils vont rencontrer.
 
Je dois avouer qu'au début, je me suis quand même demandé comment Becky Chambers allait réussir à ne pas rendre ce journal de bord monotone. C'est vrai, quatre personnages, tout aussi sympathique les uns que les autres et qui vivent en bonne harmonie depuis ce qui semble être plusieurs missions, quatre planètes à explorer qui potentiellement pourraient nous valoir les mêmes gestes de la part de nos explorateurs… Ça aurait pu être ennuyeux. Ça ne l'est pas. Mais alors pas du tout. 
 
Déjà parce que les personnages sont complexes, comme peut l'être l'humanité. Leurs relations le sont tout autant. Amis, amants, collègues, ils sont tout ça à la fois. Leur petite communauté fonctionne sur un respect mutuel de l'autre, comme une vraie famille. J'ai aimé suivre leur interaction, que ce soit lorsqu'ils sont tous en train de cogiter sur ce qu'ils ont découvert ou dans des moments plus intimes comme par exemple lorsqu'ils se réveillent suite au voyage. D'ailleurs, j'aime beaucoup les réveils, où Ariadne explique les modifications auxquelles ils ont droit, pourquoi et à quoi ça peut lui faire penser.  C'est un aspect que j'aime beaucoup, cette sorte de nostalgie bienveillante qu'Ariadne porte à ses expériences d'enfants et à la Terre. 
 
Ensuite, il y a les explorations. Chaque planète est différente de la précédente. On y découvre des espèces quasi comme les nôtres ou pas du tout. J'ai aimé lire l'enthousiasme de l'équipage face à leur découverte. J'ai aussi apprécié toutes les considérations éthiques par rapport à leur présence et à ce qu'ils peuvent ou doivent faire aussi bien pour leur sécurité que pour celles des écosystèmes qui les entoure. Mais surtout, il y a quelque chose de particulièrement positif dans la manière dont les explorations sont menées. L'équipe est toujours enthousiaste, toujours ravie (enfin presque) de pouvoir faire leur métier. Y a un truc de génial à les suivre là-dedans mais vraiment.
 
Pour finir, ce fut donc un coup de cœur bienvenu. J'ai adoré, vraiment. C'était doux, poétique aussi, très humain. C'est le genre de roman que tu refermes avec un certain espoir, une impression que tout n'est pas perdu. Bref, lisez-le, c'est bien.
Publié le 10 juin 2022

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