Pour moi, cette histoire est une métaphore filée de la vie d'une femme dans une société patriarcale. On y décide pour vous de votre valeur en fonction d'un physique que vous ne maîtrisez pas et c'est bien ce que vit Méduse ici: rejetée, soumise, humiliée parce qu'elle est différente. J'ai trouvé beaucoup de moments très ''relatable'' en quelque sorte. La honte, la culpabilité, l'émancipation, le rejet, le jugement des hommes ... tout ça on l'a vécu un jour ou l'autre quand on est AFAB.
L'autre grande figure féminine est l'inverse : la femme qui a intériorisé, accepté d'être le jouet éphémère des hommes et qui souffrent quand ils se lassent. Celle qui joue leur jeu contre ses sœurs. C'était assez édifiant également.
Autre point intéressant : la représentation et le rôle des hommes : maîtres, possesseurs, bienfaiteurs : tous sont des enfants qui jouent, cruels et exigeants et qui attendent une soumission absolue, le silence surtout.
J'ai aimé voir se creuser l'écart entre l'apparente docilité de Méduse et sa rébellion intérieure qui grandit jusqu'à déborder. J'ai aimé la voir prendre le pouvoir et renverser la donne avec les hommes qu'elles croisent et qui voudraient la manipuler et profiter d'elle.
Oui les hommes sont caricaturaux : évidemment c'est - je pense - à dessein.
La fin ne m'a pas dérangée, j'y ai vu un ultime combat contre les mâles: en gros, même les ''gentils'', même ceux qui pourraient être positifs ne peuvent l'être totalement du moment où ils pensent pouvoir vous dominer, pire, s'ils sentent que vous êtes insoumise.
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Bref j'ai adoré cette lecture, l'écriture, l'ambiance et les sujets abordés.
Publié le 9 octobre 2023
