La couverture de roman est aussi magnifique, hypnotisante qu'un brin rebutante ! Et l'on comprend instantanément le clin d'œil (sans mauvais jeu de mots) au mythe de Méduse, dont on retrouve tous les marqueurs au fil des pages de cette réappropriation. Conte gothique aux limites temporelles floutées, roman puissamment féministe, la narratrice nous raconte son histoire a posteriori, de sa prime enfance où son aspect dérangea et repoussa, lui interdisant tout contact visuel, jusqu'à sa libération... Mais entre-deux, que d'épreuves traversées au sein de cette société patriarcale qui se repaît de ses apparences et dont les frustrations explosent sur les jeunes filles, surtout celles qui ont eu la malchance d'être nées différentes...
L'écriture de Martine Desjardins est poétique, métaphorique, suffisamment éloquente pour n'avoir pas besoin de décrire tout ce qui se trame et se produit, instaurant ainsi un climat d'autant plus malaisant, sordide et oppressant. [...] J'ai été subjuguée, emportée, saisie par ce récit !