Depuis le cadre de ma fenêtre
Article Original
La ressemblance avec la saga de Harry Potter reste superficielle car nous avons affaire à une autre culture présentement, une culture slave. Ne vous y trompez pas, ce roman est à destination d'adultes et jeunes adultes pas des enfants et s'avère plus proche du fantastique russe tel que le conçoivent les slaves.
Pour être honnête, il n'est pas possible de sortir indemne de ce livre lorsqu'on s'y est totalement plongé.
Probablement ce que j'ai lu de mieux dans le genre car l'analyse de la métamorphose et du passage du monde adolescent au monde adulte est poussée très loin que ce soit sur le plan psychanalytique, symbolique et /ou philosophique.
Le livre se découpe en trois parties. Trois années de la vie de notre héroïne des années de transformations psychiques et physiques que l'on suit dans une ambiance anxiogène malgré les quelques ouvertures. C'est comme un train lancé à grande vitesse, elle n'a pas le choix que de continuer, c'est dans l'ordre naturel mais ce train où va-t-il aboutir ?
On est face à la métaphore d'une adolescente en pleine mutation dont les changements la transforme en monstre parfois au yeux de ses parents et d'elle même. On ne la reconnait plus et elle ne se reconnait plus. Elle est un être en devenir, en construction et c'est passionnant de la voir habitée et se battre. C'est puissamment anxiogène car c'est tout ce que ressent l'individu lorsqu'il quitte ses proches, qu'il se heurte à un monde différent, parfois violent, sans indulgence, dont les codes peuvent échapper. Il est face à ses pulsions qui parfois le submerge qu'elle soit sexuelles, d'agressivité, de rancune et doit apprendre le contrôle. Le lecteur apprend en même temps que Sacha.
C'est sombre, inquiétant, mais rien ne peut arrêter notre lecture, autant s'y attendre il nous faut comprendre ce qui se cache au cœur de cette histoire et l'apprentissage ne se passe pas d'étapes, d'idées, et de concepts préalables.
Et ce n'est que lorsque vous penserez atteindre l'objectif que la chute vous laissera sans voix !
Un chef d'oeuvre !
Publié le 3 mars 2020