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Vita Nostra a quelque chose d’un cauchemar obsessionnel pour son héroïne : rien ne va, les réponses au « pourquoi ? » amènent des questions toujours insensées, et pourtant, il est nécessaire d’aller jusqu’au bout. Pour les lecteurs et lectrices, l’expérience se révèle bizarre et perturbante. Ce roman oppressant va vous pousser dans vos retranchements, vous n’allez pas totalement comprendre ce qu’il se passe tout en restant malgré tout captivé par l’énigme. Ce roman slave, de Marina et Sergueï Diatchenko, est une oeuvre unique qui ne vous livrera aucun repère tant l’atmosphère et la narration sont inhabituelles, d’autant plus si vous n’avez pas l’habitude des littératures d’Europe de l’Est.

Sacha, étudiante, se retrouve à l’Institut des technologies spéciales. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle est censée y apprendre, ni qui sont ces gens, ni ce qu’elle fait là, car elle y est entrée par la force des choses, sans qu’on lui demande vraiment son avis. Elle est censée faire face à des phénomènes surnaturels pour les maîtriser, un peu comme à Poudlard, oui, mais on ne sait pas vraiment si cette magie existe. Elle nage dans l’opaque (et nous aussi), car ici, l’initiation de l’héroïne consiste à trouver un sens à ce qui n’en a pas. Ou alors, plutôt qu’à chercher des réponses qui n’existent pas, à chercher la bonne question.

Publié le 27 août 2020

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