Au terme du roman le lecteur est partagé entre deux sentiments : Jean-Marc Ligny exagère et après tout ce n'est qu'une histoire imaginée ou bien Jean-Marc Ligny a écrit un roman visionnaire.

Ligny - Exodes - Vibrations culturelles
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Jean-Marc Ligny avec Exodes poursuit sa vision après Aqua TM  d'un futur aussi épouvantable qu'il sera peut-être réel.

     Cette fois la fin de l'Humanité est bien là. L'enballement du réchauffement climatique est tel que la civilisation s'effondre : plus de gouvernements, plus de police et d'armée et des morts par millions par manque d'eau, des températures insupportables et l'absence de végétation et de nourriture.  Le roman se situe principalement en Europe et nous suivons la vie et surtout les errances de cinq personnages plus un sixième qui vit avec sa famille dans une relative sécurité sous un globe protecteur en Suisse. Il s'agit de Mercedes Sanchez en Espagne qui se réfugie dans la religion et tombe sous la coupe d'une secte. Fernando le fils de Mercedes qui rejoint les Boutefeux, bandes d'incendiaires qui mettent le feu au peu qui reste encore intact en hurlant "fuego, fuego".  Paula Rossi en Italie, mère de deux garçons dont l'un est très malade et qui est prête à vendre son corps pour quelques médicaments. Mélanie Lemoine en France qui tente tant bien que mal de sauver quelques animaux en piteux état. Olaf Eriksson et sa femme en Norvège, qui essaient à bord d'un chalutier de rejoindre des eaux plus clémentes. Enfin en Suisse Pradeesh Gorayan et sa famille, insouciants et confiants dans leur bulle protectrice et sécurisée, mais pour combien de temps encore ?  Le tout sous des températures infernales entrecoupées de tempêtes destructrices, avec des hordes de migrants dont certains mangent de la chair humaine pour survivre.

Dans Aqua TM Jean-Marc Ligny posait les premières bases de ce qu'il pense, du moins dans son imaginaire de romancier, que sera les prochaines décennies. Dans Exodes il confirme sans hésiter et va même plus loin en décrivant purement et simplement l'enfer sur Terre ! Cette Terre où pour une goutte d'eau potable, une miette de nourriture, un médicament, il faut tuer rapidement et sans regret. Au terme du roman le lecteur est partagé entre deux sentiments : Jean-Marc Ligny exagère et après tout ce n'est qu'une histoire imaginée ou bien Jean-Marc Ligny a écrit un roman visionnaire. Pour ma part j'aurais tendance à penser cela quand on constate la dégradation rapide du climat global et les tout premiers signes alarmants qui surgissent et que l'on retrouvent dans le roman (par exemple la mutation des méduses consécutives à la hausse de température des océans).

- Jean-Charles54, le 04 septembre 2018 

Publié le 7 septembre 2018

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