S'il n'est pas l'un des auteurs de SF français les plus connus, Jean-Marc Ligny n'en est pas pour autant le moins talentueux, capable donner tour à tour dans le fantastique avec des romans comme La Mort peut danser et Mal-Morts, dans le polar, dans la fantasy avec Chimère qui vient juste de ressortir chez Lokomodo et bien entendu dans la SF avec Aqua et le présent roman qui se déroule dans un futur où la pollution a rendu la terre invivable. A travers plusieurs portraits, Jean-Marc Ligny dresse le portrait d'un futur peu enthousiasmant où l'homme est détruit par la maladie, par son environnement et surtout sa propre folie, mais aussi ses propres contradictions : principalement sa capacité à se détruire et son envie de survivre. Deux options dont la cohabitation semble impossible et l'affrontement inévitable, engendrant les pires conséquences pour les deux clans. Parmi ceux qui veulent survivre, on trouvera Pradesh Gorayan, un scientifique travaillant depuis un laboratoire sécurisé à l'intérieur d'une enclave à essayer de donner les moyens aux hommes de survivre, L'épouse de ce dernier essaye de faire rentrer des outers dans l'enclave afin de leur éviter de rester à coincé à l'extérieur, mais lutter contre des riches patrons tentant de garder leur confort revient à se battre contre des moulins. A l'extérieur, Mélanie Lenoine a ouvert un refuge pour essayer de sauver les animaux restant avec de maigres moyens, quitte à se mettre à dos le village voisin qui mangerait bien un peu de viande. Mercedes voit quant à elle la solution dans la religion, espérant que les anges l'emmèneront dans leurs OVNI au moment de l'apocalypse, ce qui lui permet de survivre à sa maladie, son mari alcoolique et au départ de son fils. Son fils lui est justement à l'extérieur et essaye de faire son chemin seul, mais le destin va lui faire rejoindre un groupe de boutefeux, ces individus qui ne prennent plus leur pied qu'à se droguer et à incendier ce qu'il trouve devant eux. A l'intérieur de l'enclave, Pandora est une adolescente désabusée passant son temps à se droguer et s'envoyer en l'air avec les autres jeunes enclavés de sa génération, pensant que personne ne leur survivra. Et tous connaîtront leur exodes et leur tragédies qui sera autant physique que psychologiques, laissant une part d'eux derrière eux et pas forcément la bonne. Cet enfer semble devoir rattraper tout le monde, surtout ceux qui s'en croient à l'abri et protégé, mais c'est surtout l'espérance qui meurt à petit feu à travers les différents voyages que propose ce récit où les départs n'offre aucune possibilité de retour. Et c'est autant à travers ses portraits désenchantés et leurs chemins que Jean-Marc Ligny dresse le portrait de ce futur où les monstres sont partout et où beaucoup ne songent qu'à se servir des autres, à les utiliser. D'homme prêt à abuser d'une femme contre un service aux marchands d'organes, les plus faibles semble devoir se transformer en monstre pour survivre à l'instar du fils de Paula Rossi, faisant tout pour protéger sa mère. En effet, les plus faibles, les plus naif et les plus optimistes semblent condamner à souffrir et à mourir dans ce monde sans avenir, à moins qu'ils deviennent monstrueux à leur tour, un choix qu'Olaf Eriksson, ce pécheur norvégien, n'est pas prêt à faire, quitte à affronter le pire de l'homme et de la nature, voyant la terre et la mer s'écrouler sous la pollution, laissant notre planète à de nouvelles espèces, toutes terrifiantes. Les images fortes se succèdent donc dans ce roman où chaque goutte de bonheur est rapidement nettoyé par des trombes de désespérance, où les images d'un monde détruits se bousculent jusqu'à ce qu'il soit encore plus détruit, ne serait ce que par la main de l'homme. Jean Marc Ligny est un auteur capable de faire ressurgir le pire de l'humanité et de tuer tout espoir à travers la description d'un simple os carbonisé. Tout espoir doit-il donc être abandonné? Peut-être pas, une étincelle existe peut être encore dans cet avenir. Si espoir et désespoir s'affrontent dans exodes, il n'y aura pas forcément de vainqueurs, même s'il y aura beaucoup de perdants. Exodes est donc un roman très pessimiste et passionnant, décrivant avec précision les bouleversements climatiques et humains qui nous attendent à travers un grand roman d'anticipation. Stigg Note : 9/10

Ligny - Exodes - Psychovision
S'il n'est pas l'un des auteurs de SF français les plus connus, Jean-Marc Ligny n'en est pas pour autant le moins talentueux, capable donner tour à tour dans le fantastique avec des romans comme La Mort peut danser et Mal-Morts, dans le polar, dans la fantasy avec Chimère qui vient juste de ressortir chez Lokomodo et bien entendu dans la SF avec Aqua et le présent roman qui se déroule dans un futur où la pollution a rendu la terre invivable.

A travers plusieurs portraits, Jean-Marc Ligny dresse le portrait d'un futur peu enthousiasmant où l'homme est détruit par la maladie, par son environnement et surtout sa propre folie, mais aussi ses propres contradictions : principalement sa capacité à se détruire et son envie de survivre. Deux options dont la cohabitation semble impossible et l'affrontement inévitable, engendrant les pires conséquences pour les deux clans.
Parmi ceux qui veulent survivre, on trouvera Pradesh Gorayan, un scientifique travaillant depuis un laboratoire sécurisé à l'intérieur d'une enclave à essayer de donner les moyens aux hommes de survivre, L'épouse de ce dernier essaye de faire rentrer des outers dans l'enclave afin de leur éviter de rester à coincé à l'extérieur, mais lutter contre des riches patrons tentant de garder leur confort revient à se battre contre des moulins.
A l'extérieur, Mélanie Lenoine a ouvert un refuge pour essayer de sauver les animaux restant avec de maigres moyens, quitte à se mettre à dos le village voisin qui mangerait bien un peu de viande. Mercedes voit quant à elle la solution dans la religion, espérant que les anges l'emmèneront dans leurs OVNI au moment de l'apocalypse, ce qui lui permet de survivre à sa maladie, son mari alcoolique et au départ de son fils.
Son fils lui est justement à l'extérieur et essaye de faire son chemin seul, mais le destin va lui faire rejoindre un groupe de boutefeux, ces individus qui ne prennent plus leur pied qu'à se droguer et à incendier ce qu'il trouve devant eux. A l'intérieur de l'enclave, Pandora est une adolescente désabusée passant son temps à se droguer et s'envoyer en l'air avec les autres jeunes enclavés de sa génération, pensant que personne ne leur survivra.
Et tous connaîtront leur exodes et leur tragédies qui sera autant physique que psychologiques, laissant une part d'eux derrière eux et pas forcément la bonne. Cet enfer semble devoir rattraper tout le monde, surtout ceux qui s'en croient à l'abri et protégé, mais c'est surtout l'espérance qui meurt à petit feu à travers les différents voyages que propose ce récit où les départs n'offre aucune possibilité de retour.
Et c'est autant à travers ses portraits désenchantés et leurs chemins que Jean-Marc Ligny dresse le portrait de ce futur où les monstres sont partout et où beaucoup ne songent qu'à se servir des autres, à les utiliser. D'homme prêt à abuser d'une femme contre un service aux marchands d'organes, les plus faibles semble devoir se transformer en monstre pour survivre à l'instar du fils de Paula Rossi, faisant tout pour protéger sa mère.
En effet, les plus faibles, les plus naif et les plus optimistes semblent condamner à souffrir et à mourir dans ce monde sans avenir, à moins qu'ils deviennent monstrueux à leur tour, un choix qu'Olaf Eriksson, ce pécheur norvégien, n'est pas prêt à faire, quitte à affronter le pire de l'homme et de la nature, voyant la terre et la mer s'écrouler sous la pollution, laissant notre planète à de nouvelles espèces, toutes terrifiantes.
Les images fortes se succèdent donc dans ce roman où chaque goutte de bonheur est rapidement nettoyé par des trombes de désespérance, où les images d'un monde détruits se bousculent jusqu'à ce qu'il soit encore plus détruit, ne serait ce que par la main de l'homme. Jean Marc Ligny est un auteur capable de faire ressurgir le pire de l'humanité et de tuer tout espoir à travers la description d'un simple os carbonisé.

Tout espoir doit-il donc être abandonné? Peut-être pas, une étincelle existe peut être encore dans cet avenir. Si espoir et désespoir s'affrontent dans exodes, il n'y aura pas forcément de vainqueurs, même s'il y aura beaucoup de perdants. Exodes est donc un roman très pessimiste et passionnant, décrivant avec précision les bouleversements climatiques et humains qui nous attendent à travers un grand roman d'anticipation.
Stigg
Note : 9/10
Publié le 16 août 2012

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