Jean-Marc Ligny est un des poids lourds dans le
domaine de la science-fiction et du fantastique. On lui doit une quarantaine de
romans, dont "Inner City" ; "Yurlungur" et "La mort
peut danser", pour citer ses oeuvres les plus connues. De plus, son
dernier roman adulte, "Aqua TM", a obtenu plusieurs prix.
Les modifications climatiques sont au coeur de ce nouveau roman, un pavé qui
avoisine les 540p. Les humains (ce qu'il en reste) sont scindés en deux groupes
: les riches, réfugiés dans les enclaves (ces immenses dômes de plusieurs km)
qui bénéficient d'une vie aisée, à l'abri du monde extérieur. Ce monde
extérieur est ravagé par la sécheresse et une chaleur à suffoquer, où
s'invitent des orages absolument monstrueux. La nourriture rare pousse certains
individus à devenir des cannibales, ce sont les "Mangemorts".
D'autres optent pour mettre le feu à ce qu'ils peuvent, histoire de semer un
peu plus le chaos, si besoin en était. On les appelle les
"Boutefeux". Ils ont la particularité de prendre une drogue qui
annihile leur peur et leur souffrance.
Toutes sortes de maladies tropicales amoindrissent ou tuent ceux qui n'ont pas
le privilège d'être acceptés dans les enclaves. Cette planète, cette chère
planète Terre, s'est transformée en un véritable enfer. Les enclavés
travaillent d'arrache-pied afin de la quitter, en prévoyant d'établir une
colonie sur une autre planète. La recherche du gène de la longévité pour enfin
acquérir le statut d'immortel fait partie des objectifs prioritaires, au milieu
d'autres recherches dans les technologies de pointe.
Construit en une succession de chapitres alternant le parcours de six
"histoires" amenées à se rejoindre (le hasard faisant un peu trop
bien les choses, à notre avis), le lecteur a le sentiment de lire une
succession de nouvelles qui ont été bricolé pour réaliser un roman. En outre,
le sujet du bouleversement du climat ne brille pas par son originalité, et
sommes donc rapidement sur notre faim. Bien que Ligny écrive avec une grande
limpidité, ce thriller ne parvient guère à nous convaincre. Il réussit
néanmoins à nous surprendre sur quelques personnages qui se montrent plus
"humains" que ce barbarisme dans lequel ils sont engloutis, et
d'autres qui se révèlent au contraire de belles crapules lorsque le masque
tombe.
"Exodes" tape exactement dans un futur possible, où le climat sera un
facteur de profonds changements à l'échelle planétaire. La plausibilité du
monde crédibilise son récit, cependant il pèche de par son aspect
"banal", tant le réchauffement climatique nous a été dernièrement
rabattu aux oreilles. Nous savons par exemple qu'à moyen terme, des guerres
pour l'eau feront leurs apparitions. Au final, un roman plaisant à lire,
toutefois il ne laissera probablement pas beaucoup de trace parmi nos
souvenirs. Dommage.
Ligny - Exodes - La maison muette
Jean-Marc Ligny est un des poids lourds dans le
domaine de la science-fiction et du fantastique. On lui doit une quarantaine de
romans, dont "Inner City" ; "Yurlungur" et "La mort
peut danser", pour citer ses oeuvres les plus connues. De plus, son
dernier roman adulte, "Aqua TM", a obtenu plusieurs prix.
Les modifications climatiques sont au coeur de ce nouveau roman, un pavé qui
avoisine les 540p. Les humains (ce qu'il en reste) sont scindés en deux groupes
: les riches, réfugiés dans les enclaves (ces immenses dômes de plusieurs km)
qui bénéficient d'une vie aisée, à l'abri du monde extérieur. Ce monde
extérieur est ravagé par la sécheresse et une chaleur à suffoquer, où
s'invitent des orages absolument monstrueux. La nourriture rare pousse certains
individus à devenir des cannibales, ce sont les "Mangemorts".
D'autres optent pour mettre le feu à ce qu'ils peuvent, histoire de semer un
peu plus le chaos, si besoin en était. On les appelle les
"Boutefeux". Ils ont la particularité de prendre une drogue qui
annihile leur peur et leur souffrance.
Toutes sortes de maladies tropicales amoindrissent ou tuent ceux qui n'ont pas
le privilège d'être acceptés dans les enclaves. Cette planète, cette chère
planète Terre, s'est transformée en un véritable enfer. Les enclavés
travaillent d'arrache-pied afin de la quitter, en prévoyant d'établir une
colonie sur une autre planète. La recherche du gène de la longévité pour enfin
acquérir le statut d'immortel fait partie des objectifs prioritaires, au milieu
d'autres recherches dans les technologies de pointe.
Construit en une succession de chapitres alternant le parcours de six
"histoires" amenées à se rejoindre (le hasard faisant un peu trop
bien les choses, à notre avis), le lecteur a le sentiment de lire une
succession de nouvelles qui ont été bricolé pour réaliser un roman. En outre,
le sujet du bouleversement du climat ne brille pas par son originalité, et
sommes donc rapidement sur notre faim. Bien que Ligny écrive avec une grande
limpidité, ce thriller ne parvient guère à nous convaincre. Il réussit
néanmoins à nous surprendre sur quelques personnages qui se montrent plus
"humains" que ce barbarisme dans lequel ils sont engloutis, et
d'autres qui se révèlent au contraire de belles crapules lorsque le masque
tombe.
"Exodes" tape exactement dans un futur possible, où le climat sera un
facteur de profonds changements à l'échelle planétaire. La plausibilité du
monde crédibilise son récit, cependant il pèche de par son aspect
"banal", tant le réchauffement climatique nous a été dernièrement
rabattu aux oreilles. Nous savons par exemple qu'à moyen terme, des guerres
pour l'eau feront leurs apparitions. Au final, un roman plaisant à lire,
toutefois il ne laissera probablement pas beaucoup de trace parmi nos
souvenirs. Dommage.
Publié le 16 août 2012