[...] La fin du roman étant connue, vu que l’Enéide de Virgile est respectée, ce n’est pas spécialement là la valeur ajoutée de ce roman. Mais c’est bien son déroulement, superbe, qui vous donne envie de lire la suite. Comme pour d’autres romans, ce n’est pas ce qui va se passer mais comment cela va se passer qui nous importe. Et on est complètement happé par la vie simple de cette fille latine. Ursula K. Le Guin arrive d’ailleurs à lui créer une personnalité comme on en voit rarement dans les romans de Fantasy. Loin de tout stéréotype, de tous ces personnages féminins à l’indépendance exacerbée ou alors bien trop logique, Lavinia est simplement touchante, vraie.
Bien entendu, il serait difficile d’imaginer cela possible sans le talent d’écriture de l’auteur, ainsi que de l’excellente qualité de la traduction signée Marie Surgers. Le roman, tout au long, et dès lors que l’on a cerné l’idée que le personnage peut de temps à autre nous parler, est d’une lecture des plus aisées. On se retrouve plongée dans le Latium et les divers conflits qui peuvent y avoir lieu. On y entend clairement le choc des armes en métal, et on voit les hommes suer au soleil lors du labeur de la culture de la terre. Toute l’ambiance de l’époque, que ce soit par l’organisation du royaume ou l’importance énorme des dieux y est très bien retranscrite, sans aucun faux pas, maîtrisé d’un bout à l’autre.
Je pourrais faire de nombreuses éloges supplémentaires à Lavinia, mais je me contenterai de vous conseiller sa lecture. Ce roman m’a happé du début jusqu’à la fin, rendant ma séparation avec l’héroïne déchirante. Un roman de ce début d’année 2011 qui vaut clairement le détour.