[...] Un peu à la façon de Marion Zimmer Bradley qui vingt ans plus tôt nous proposait une relecture de la guerre de Troie , Ursula K. Le Guin réécrit avec Lavinia un épisode peu connu de la mythologie romaine, et ce d'un point de vue exclusivement féminin. Mais Lavinia est aussi l'antithèse d'Hélène puisque la première refuse ce que la seconde laisse faire ; les conséquences sont néanmoins les mêmes, bien que dans des proportions différentes.La guerre, qu'elle soit latente ou bel et bien réelle, est en effet au coeur du roman puisque l'époque est violente et que tout problème se règle par le sang. Pourtant certains s'interrogent sur le bien fondé d'une telle brutalité, parmi lesquels Lavinia bien sûr, mais également son père et Enée. Et c'est là qu'Ursula Le Guin se démarque franchement de Marion Zimmer Bradley, puisque le lecteur ne détectera nul manichéisme dans la prose de la première, là où il était omniprésent dans celle de la seconde. Et au-delà de la guerre, c'est toute la société de l'époque que l'auteure décrit de manière très détaillée, de la façon dont on se nourrissait aux pratiques religieuses, en passant par l'exercice du pouvoir qui ne dispensait nullement de participer activement à la vie quotidienne de la cité. Et bien sûr, dans cette société pré-romaine, les rôles des hommes et des femmes étaient très différenciés, mais associés, faisant de la condition de chacun un élément à part entière d'une société parfaitement codifiée. En tout cela les personnages mis en scène dans Lavinia sont particulièrement fins et émouvants. De plus la prose de l'auteure est à la fois travaillée, belle et facile d'accès. Et comme l'histoire est en elle-même passionante, le lecteur tient avec Lavinia une incontestable réussite. Les lecteurs du magazine Locus ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en lui décernant son prix en 2009.

Le Guin - Lavinia - Arcanes Fantasy

[...] Un peu à la façon de Marion Zimmer Bradley qui vingt ans plus tôt nous proposait une relecture de la guerre de Troie , Ursula K. Le Guin réécrit avec Lavinia un épisode peu connu de la mythologie romaine, et ce d'un point de vue exclusivement féminin. Mais Lavinia est aussi l'antithèse d'Hélène puisque la première refuse ce que la seconde laisse faire ; les conséquences sont néanmoins les mêmes, bien que dans des proportions différentes.

La guerre, qu'elle soit latente ou bel et bien réelle, est en effet au coeur du roman puisque l'époque est violente et que tout problème se règle par le sang. Pourtant certains s'interrogent sur le bien fondé d'une telle brutalité, parmi lesquels Lavinia bien sûr, mais également son père et Enée. Et c'est là qu'Ursula Le Guin se démarque franchement de Marion Zimmer Bradley, puisque le lecteur ne détectera nul manichéisme dans la prose de la première, là où il était omniprésent dans celle de la seconde.

Et au-delà de la guerre, c'est toute la société de l'époque que l'auteure décrit de manière très détaillée, de la façon dont on se nourrissait aux pratiques religieuses, en passant par l'exercice du pouvoir qui ne dispensait nullement de participer activement à la vie quotidienne de la cité. Et bien sûr, dans cette société pré-romaine, les rôles des hommes et des femmes étaient très différenciés, mais associés, faisant de la condition de chacun un élément à part entière d'une société parfaitement codifiée.

En tout cela les personnages mis en scène dans Lavinia sont particulièrement fins et émouvants. De plus la prose de l'auteure est à la fois travaillée, belle et facile d'accès. Et comme l'histoire est en elle-même passionante, le lecteur tient avec Lavinia une incontestable réussite. Les lecteurs du magazine Locus ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en lui décernant son prix en 2009.

Publié le 1 mars 2011

à propos de la même œuvre