Dans l'Enéide, le destin de Lavinia tient en quelques mots rapides. Elle est la seconde épouse d'Enée et lui donne un fils. D'une absence de destin, d'un courant d'air, d'une note en bas de page, Ursula K. Le Guin décide de faire un chant ample et profond – celui d'une femme habitée par ses visions et sa relation avec les dieux et la nature.
En rencontrant Lavinia c'est tout une époque et une région que l'on découvre, ses usages, ses croyances, ses guerres, son régime politique et religieux.
Une fois de plus j'ai adoré lire la plume puissante et vibrante d'Ursula K. Le Guin !
Elle m'a totalement immergée dans les préfigurations de Rome : je suis toujours autant bluffée par sa capacité à faire exister une société dans toutes ses dimensions. J'ai aimé la poésie et la douceur qui sous-tendent les relations de Lavinia avec le monde, sa façon de se frayer son propre chemin parmi les oracles et d'inventer sa vie dans la trame du texte de Virgile.
Un texte comme un tour de magie.
