[...] Lavinia puise à la source d’un des textes fondateurs de notre civilisation. Dans ce roman, pourtant, rien n’est mort. Les personnages, situés dans un contexte plausible ne sont jamais écrasés par le poids des descriptions et de la documentation. Ils sont offerts dans un écrin poétique, assez étranges pour captiver le lecteur, assez humains et étoffés pour être attachants.
On hésite à parler d’un roman de Fantasy. L’imaginaire ici s’appuie sans cesse sur une connaissance fine des aventures d’Enée. Ursula Le Guin tisse de sa voix propre un récit personnel et traite le texte du poète antique avec le respect dû aux maîtres que l’on admire. C’est la force de l’hommage ici rendu à Virgile et, par la même occasion, à un professeur de latin qui a su susciter un tel intérêt pour la littérature ancienne.
Lavinia est un excellent roman, au-dessus de la notion de genre.