Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? En tout cas chez Martha Wells, ils aiment s’enfiler 35 000h de soap space opera ! Notre protagoniste, qui s’est rebaptisé Assasynth, est un cyborg qui a la particularité de s’être autopiraté. Et maintenant qu’il a fait sauter les verrous de sécurité mis en place par ses concepteurs, s’il tient à son existence et surtout à son libre-arbitre tout neuf, il doit le garder secret. Pas si simple quand on bosse dans la sécurité et qu’on s’est soudain découvert une conscience… Car la quantité industrielle de (pop) culture humaine qu’il a ingurgitée lui aura visiblement évité de devenir une machine à tuer en roue libre.
Elle lui a aussi enseigné l’autodérision, un trait plutôt attachant, et son ton un peu cynique, à la première personne, rend la narration fluide et nerveuse. Le fait qu’il y ait de l’action n’y est pas étranger non plus ! Les pages défilent sans qu’on les voie, et pourtant Martha Wells réussit à nous offrir un personnage à la psychologie naissante travaillée, qui cherche à déterminer qui il est et à trouver sa part d’humanité – questionnant au passage ce qui la fait… Une réussite à tous les niveaux !
Nikita
