Quel amoureux de livres n’a pas rêvé que le monde décrit entre les pages soit aussi réel, voire plus, que celui dans lequel il se trouve ?

Le bibliomancien - Outrelivres
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Quel amoureux de livres n’a pas rêvé que le monde décrit entre les pages soit aussi réel, voire plus, que celui dans lequel il se trouve ? Qui n’a pas voulu posséder un objet magique comme l’épée vorpale chère à Lewis Carroll ou Le Guide du routard galactique et sa couverture si rassurante ? Lecteur avide en plus d’être écrivain, Jim C. Hines a inventé un univers d’urban fantasy où la magie est tirée au sens propre des livres.
Dans Le bibliomancien, premier tome de la série Magie Ex Libris, il nous présente Isaac Vainio, bibliothécaire dans un coin perdu du Michigan et son araignée inflammable, Titache. Lorsque trois vampires « pailletés » attaquent et démolissent son lieu de travail, il va devoir réutiliser sa magie après deux ans d’abstinence. Et comme tout bon livre de fantasy, cette action va le lancer dans une quête pour savoir qui se trouve derrière la guerre en cours entre les différentes espèces de vampires et les Gardiens, l’ordre qui empêche les créatures surnaturelles de se dévoiler et de détruire ou asservir l’humanité. Et si le problème se trouvait justement niché au cœur de cette organisation.
Avec une telle trame, Jim C. Hines aurait pu écrire un roman d’urban fantasy de plus vite lu et vite oublié. Si effectivement Le bibliomancien se lit très vite, il reste en mémoire. En effet, c’est une véritable ode aux littératures de l’imaginaire dans leur ensemble. Il mêle habilement les références, l’action et l’humour pour finir par faire un livre plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. Personnellement je ne pouvais qu’approuver la façon dont Isaac utilise les boucliers personnels sortis de Dune, et j’avoue avoir été étonnée de trouver Ponce de León dans un rôle clé aux côtés de Johannes Gutenberg, imprimeur ayant ici pris la place de Merlin comme sorcier suprême. Au final, Le bibliomancien forme une histoire plaisante qui pourra donner aux plus jeunes l’envie de découvrir les livres dont sont tirés certains artefacts. L’Atalante y a d’ailleurs songé en listant à la fin de l’ouvrage l’ensemble des livres cités dedans, et en précisant lesquels sont fictifs.

Outrelivres

Publié le 9 avril 2020

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