Dans un univers fantastique où des clercs sont chargé·es d'archiver l'histoire du royaume, l'adelphe Chih enquête sur la vie d'une impératrice récemment décédée. Iel se rend dans son ancienne maison, où elle a été exilée pendant de longues années, et y rencontre son ancienne servante, Lapin. Cette dernière refuse de répondre aux questions frontales. C'est en examinant différents objets du quotidien que Chih parvient, petit à petit, à percer le mystère qui entoure l'impératrice.
J'ai dévoré L'impératrice du Sel et de la Fortune. Il s'agit de la première novella (une histoire courte, généralement aux alentours de 20 000 mots) d'un cycle de trois contes, Les archives des Collines-Chantantes, par l'autrice américaine Nghi Vo. L'archiviste Chih y est un·e personnage récurrent·e. Pourtant, iel n'est pas l'héro·ïne de ces épopées. Dans L'impératrice du Sel et de la Fortune, ce sont les secrets de l'impératrice et de Lapin qui nous obsèdent, et c'est au travers d'objets banals, plutôt que des reliques glorieuses, qu'elles se dévoilent : des dés, des ustensiles de cuisine, des boîtes de rangement, une robe, etc. Les puissant·es ne sont pas forcément celles ou ceux que l'on croit. Et c'est dans l'intime que le pouvoir prend racine.
Lucie Ronfaut