La genèse de cette chronique est assez particulière pour moi, puisque j’avais découvert cette novella quelques semaines après sa parution en langue anglaise et avant même, donc, son prix Hugo. J’avais noté quelques impressions au fil de l’eau… sans jamais prendre le temps de me confronter à l’écriture d’une chronique. Et voilà que s’offre à moi une seconde chance désormais, avec cette traduction proposée par les éditions L’Atalante.
L’occasion peut-être aussi, en la relisant, de tâcher de mettre le doigt sur ce qui avait pu me retenir, me laisser sur une légère réserve, à l’époque de ma première lecture.
Difficile en effet de ne pas apprécier le monde brossé en quelques touches par l’autrice, de même que ses personnages, peu nombreux et complexes, et surtout cette volonté de ne pas prendre systématiquement les lecteurs par la main sur le chemin souvent cruel qui va se dévoiler peu à peu à nous, après des premières pages en apparence tout en douceur.
La dynamique de l’intrigue et ses petits détails, ses répercussions politiques si l’on y songe, tout cela est à saluer. [...] Là encore, c’est très bien exécuté même si attendu.
Il faut ainsi savoir s’abandonner à cette dimension d’histoire qui nous est contée en décalage plus que sur le vif, ce qui n’empêche pas de se sentir proche des personnages, présents ou évoqués, bien entendu. [...]
Nghi Vo nous offre une histoire calibrée avec méticulosité, narrée avec une grâce certaine, au propos pertinent, souvent touchante. [...]
Gillossen