Chih, adelphe des archives des Collines-Chantantes se rend au palais Fortune-Prospère accompagné.e de la neixin à la forme de huppe, appelée Presque-Brillante. En tant qu’archiviste, l’adelphe s’y rend dans le but de retranscrire l'histoire après la mort de l’Impératrice In-yo. Une fois arrivé.e.s, la huppe et l’adelphe y font la rencontre de Lapin, la vieille servante de l’Impératrice. A l’aide d’objets du quotidien trouvé par Chih, Lapin va petit à petit leur raconter l’histoire mystérieuse de cette impératrice, otage du peuple des Anh, forcée à l’exil dans les terres du Sud.
Un peu comme un haïku, Lapin avance dans le temps, et nous permet de distinguer le tableau des événements chaque chapitre un peu plus nettement. Écrit avec une certaine retenue, qui accentue le côté mystérieux et parfois tragique de l’histoire, l'autrice nous envoûte dès le début. Le sentiment d’étrangeté nous laisse penser qu’une vérité plus complexe se cache derrière ce palais habité uniquement par Lapin, dernière témoin de la Vérité.
La curiosité et l'attachement aux différents personnages sont immédiats, malgré des chapitres courts. Cela s'explique sans aucun doute par le talent de conteuse de Nghi Vo, qui, par l'intermédiaire de Lapin, n'omet rien sans trop en faire, y compris quand il s'agît de sentiments plus intimes.
Il n'est donc guère étonnant que ce court roman poétique ait remporté le prix Hugo !