La société protectrice des Kaijus est une histoire amusante et distrayante

La Société protectrice des Kaijus - Le nocher des livres
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Quand tout va mal, tout va mal. C’est ce que doit se dire le héros de ce court roman de John Scalzi. Car pour Jamie, le début du récit est une suite de chutes plus ou moins violentes. Son patron le licencie du jour au lendemain alors qu’il espérait une promotion. Ses colocataires ne peuvent plus payer le loyer. Et la Covid pointe le bout de son nez, limitant de façon drastique le nombre d’emplois disponibles.

Un roman feel good

Mais John Scalzi ne nous propose pas avec La société protectrice des Kaijus un roman prise de tête. Loin de là. Déjà d’habitude, même dans les moments tragiques ou sérieux, il a tendance à lâcher un bon mot ou une plaisanterie, alors dans ce récit léger, pas de douleur, pas de souci. On est plus dans l’ambiance de Redshirts que du Vieil homme et la guerre. L’auteur explique parfaitement les raisons de ce choix d’écriture dans une note de fin de roman. La Covid lui est rentrée dedans et a bouleversé son écriture. Ce n’est pas le premier que je lis à faire part de ce désarroi et de cette rupture dans le quotidien, dans la routine d’écriture. Pour certain.e.s, c’est allé jusqu’à une sidération qui les a laissé.e.s sur le carreau pendant plusieurs mois. John Scalzi s’est « contenté » de laisser tomber le roman sur lequel il travaillait et, au dernier moment (rappelons qu’il a des délais d’écriture et de publication), a réussi à pondre La société protectrice des Kaijus.

Pour en revenir au roman, donc, Jamie se retrouve livreur (pour son ancien patron) et un de ses clients se trouve être un ancien ami qui a justement un meilleur boulot à lui proposer. Problème : il ne peut rien dire à part qu’il va devoir « porter des trucs ». Et je ne divulgâche pas grand-chose en disant qu’il va travailler pour la Société protectrice des Kaijus. Car oui, ces grosses bêbêtes existent. Pour ceux qui l’ignorent, les kaijus sont de gros monstres d’origine japonaise, dont Godzilla est le plus connu. Et Guillermo del Toro en a mis en scène plusieurs dans Pacific Rim (2013).

Protéger les gros monstres

Et dans La société protectrice des Kaijus,ces gigantesques créatures existent dans un endroit tenu secret. Et il faut les protéger des vilains chasseurs ou autres humains décidément prêts à tout pour leur plaisir ou leur profit. Car, c’est bien connu, il n’y a de pire prédateur que l’homme. Par curiosité ou intérêt, ils sont nombreux à tourner autour de cette réserve et à tenter d’y pénétrer. Jamie, Tom et d’autres sont donc chargés de surveiller, examiner et protéger les kaijus. Ce qui n’est pas une mince affaire, car ils ne sont pas toujours coopératifs. Et, il est bon de le signaler, ils fonctionnent à l’énergie nucléaire. Bon, scientifiquement, je doute que cela soit réellement possible. Mais dans ce récit, ils ont comme de petits réacteurs nucléaires à l’intérieur de leur corps. Ce qui peut avoir, vous vous en doutez, des conséquences impressionnantes. Et ce n’est pas tout. Mais.. je préfère vous laisser la surprise de la découverte.

Il y a des gens qui éprouvent le besoin d’être armés à n’importe quel moment de la journée de crainte que l’Univers ne leur tombe sur le râble d’une façon ou d’une autre. Dans notre monde d’origine, c’est une façon de vivre assez néfaste.

La société protectrice des Kaijus est une histoire amusante et distrayante, qui ne laissera sans doute pas de grande trace dans ma mémoire, mais qui m’a permis de passer un bon moment. Bon, il vaut mieux apprécier l’humour « à la Scalzi », à base de blagues parfois un peu faciles et qui jouent sur le comique de répétition. Il ne faut pas craindre, non plus, les facilités scénaristiques et les deus ex machina. Mais si vous cochez ces cases et que vous avez envie d’une lecture fluide et agréable, n’hésitez pas une seconde et prenez votre billet pour ce coin du monde où les kaijus existent.

Publié le 16 mai 2023

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