L’intelligence artificielle est un thème récurrent de la science-fiction, tant et si bien que, dorénavant, son traitement doit être un minimum original, posséder une dimension d’analyse en plus, pour rester passionnant. Heureusement, la SF sait se renouveler. Et Olivier Paquet le démontre chez L’Atalante avec un roman qui se déroule à Paris, en 2037.
Dans Les Machines Fantômes, les IA s’émancipent pour commencer à jouer selon leurs propres règles. Mais pas de Terminator qui dézingue tout à l’horizon, cette prise de pouvoir est subtile, sous-jacente. Elles s’attaquent plus précisément à quatre humains (un trader, une chanteuse pop, une gameuse pro et un ancien tireur d’élite) en faisant chavirer leur vie. Mais tout ceci semble en réalité orchestré par le machiavélique Joachim.
« Quand bien même cela préparerait un plan d’attaque pour éradiquer l’espèce humaine, tant qu’elles me permettent de faire du fric, je m’en contente. » En tant que techno-thriller, Les Machines Fantômes se situe dans un futur terriblement crédible et proche du nôtre. Olivier Paquet parle finalement du présent et la narration délaisse parfois l’action pour privilégier des dialogues très proches d’échanges philosophiques portés sur la relation humains-machines. L’auteur essaye de résoudre un dilemme à la Matrix : se reposer sur les technologies, par passivité, mènera-t-il au renoncement des plus fondamentales libertés ? Ce roman est une preuve indéniable de toute l’intelligence dont est capable la SF française.