Olivier Paquet nous dresse une galerie de personnages tous plus réalistes les uns que les autres, nous dévoile une société qui se cherche

Les lectures du maki
Article Original
Avec Les machines fantômes, Olivier Paquet nous livre un roman humaniste où les Intelligences Artificielles sont les maîtres du jeu. Sur une thématique très à la mode l'auteur nous livre un roman original, surprenant et intelligent. 
 
Composé de huit chapitres, entrecoupés de trois pastilles "modélisation", la construction du roman a de quoi surprendre. Dans la première moitié du livre, l'auteur nous présente les quatre personnages principaux : un trader, une pop star en perte de vitesse, un tireur d'élite de l'armée française et une gameuse. Ces quatre personnages atypiques ont chacun leur histoire, leur vie, leurs failles. Leurs points communs : la technologie et la rencontre "fortuite" avec cet individu aux multiples facettes, personnage clef du roman.

Cette première partie du roman est intrigante et énigmatique. Avec une écriture très visuelle, Olivier Paquet nous plonge au coeur du récit. La balade parisienne en est le symbole : une immersion complète dans le quartier de La Défense plus vraie que nature. Il est facile de s'identifier à chacun des protagonistes. Autour de ce quatuor, une galerie de personnages se développe. Et là encore, l'auteur nous dessine des destins brisés. Les souffrances se font jour, l'empathie nous gagne...
 
Et les Intelligences Artificielles ? me direz-vous. Elles sont là, tout le long du roman, présentes à chaque page, tout en étant très discrètes. C'est aussi la force du roman d'être à la fois partout et nulle part mais c'est avec les "modélisations" que l'on se rend compte de leur puissance et du pouvoir qu'elle peuvent avoir.
 
Le techno-thriller reprend le dessus dans la seconde moitié du roman. Plus rythmé, plus vif. Les retournements de situation sont plus nombreux, le suspense va crescendo. Et dans le même temps c'est le point faible du récit. L’écriture est moins percutante. Heureusement ce n'est que passager (en gros le chapitre 6 !). Arrivent les deux derniers chapitres où à nouveau les personnages sont croqués avec talent et émotion. 
 
Olivier Paquet aborde des thématiques sociétales telles que racisme, solitude, politique, orientation sexuelle... le tout sur fond de libre arbitre et de dépendance aux technologies. Constat assez amer, où la société est devenue artificielle et où les intelligences artificielles peuvent faire société.
 
Pour conclure, Les machines fantômes est un roman de haute volée, passionnant de bout en bout. Olivier Paquet nous dresse une galerie de personnages tous plus réalistes les uns que les autres, nous dévoile une société qui se cherche. Sans manichéisme aucun, il nous interroge sur notre avenir, sur le monde que l'on veut... enfin, si nous avons encore la possibilité de le choisir !
 
Publié le 3 octobre 2019

à propos de la même œuvre