Plongée à nouveau dans l’univers de Phenderson Djèli Clark à travers deux textes aux atmosphères foncièrement différentes.
Celle du premier texte, sombre, pluvieuse, convoque un univers façon bayou, où la magie des dieux et déesses yoruba a suivi les descendants d’esclaves. Les deux héroïnes valent vraiment le détour (d’ailleurs le traitement des femmes par l’auteur est toujours nickel), la mini-enquête aussi, et pour une fois, la narration à la première personne m’a paru justifiée et utile, d’autant plus intéressante que l’auteur y glisse du créole. Ce dernier point donnera peut-être du fil à retordre à certains lecteurs, mais franchement, ça ajoute un aspect très immersif. L’univers dans lequel on évolue est particulièrement réaliste et prenant.
Le second texte se passe en Egypte, uchronique aussi, sur les traces de Fatma el-Sha’arawi, enquêtrice chargée d’élucider la mort d’un djinn. Il s’agit du premier texte dans le cadre du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, que l’on retrouvera dans un autre ouvrage que j’avais également beaucoup apprécié, Le mystère du tramway hanté. Encore un personnage féminin que j’ai beaucoup apprécié, et encore une atmosphère très visuelle, parsemée de trouvailles fantasy-SF que j’ai beaucoup appréciées.
Uchronie, panthéons peu vus, utilisation intéressante de l’Histoire, originalité et personnages féminins qui valent le détour, voilà les éléments qui me plaisent chez l’auteur, que je compte bien suivre dans ses prochaines sorties. N’hésitez pas à le découvrir. Son premier roman Maître des djinns, vient de sortir chez l’Atalante.