Pour une première plongée dans l’univers de P; Djèli Clark dont j’entendais le plus grand bien des amateurs d’uchronies et de pulp comme moi, j’ai décidé de procédé de manière chronologie en lisant les premières nouvelles parues chez nous grâce à l’Atalante. Je ne sais pas si ce fut le plus judicieux car j’ai failli ne pas aller au bout de la première…
L’auteur nous embarque en effet dans deux univers très différents, l’un américain avec une uchronie se déroulant en Louisiane, l’autre égyptien avec cette fois une aventure dans une Caire uchronique. J’ai beaucoup aimé la seconde mais je suis passée totalement à côté de la première, me demandant même une fois achevée ce que je venais de lire !
Cette première nouvelle a un style assez particulier, avec un langage des rues cru et ambigu, qui a rendu la lecture douloureuse pour moi, même si ce n’était pas une mauvaise idée et que j’ai trouvé ça original en termes de fond comme de fond puisque l’auteur s’appuie sur son vécu et ses recherches pour traiter de sujets comme la ségrégation, le racisme, l’esclavage ou le féminisme. Cependant, ce qui m’a le plus intéressée, c’est comment la bascule se fait peu à peu vers le fantastique et comment l’héroïne va découvrir la magie ancestrale qu’elle a en elle et pour lutter contre une puissante armée : les Tambours du dieu noir.
C’est cependant dans la seconde nouvelle, plus courte, que j’ai véritablement trouvé mon bonheur. Sans cette plume aux accents qui ne me correspondait pas, l’auteur est revenu à quelque chose de plus classique mais également de plus rythmé et percutant à mon goût. J’ai adoré le petit côté polar à l’ancienne du récit. C’était très séduisant. J’ai trouvé à l’enquête menée par une détective hors pair, un bon rythme, un humour grinçant, des créatures dépaysantes et chute décalée. Bref, un excellent divertissement dans un décor auquel je n’étais pas habituée.
Après cette découverte, j’ai donc eu envie de retrouver cette plume et ce ton dans quelque chose de plus long, car la frustration était grande après un premier texte qui m’avait déçu et un second un peu trop court. C’est donc tout naturellement, que je suis allée vers Le Mystère du tramway hanté.