“L’existence précède l’essence”, disait Sartre. Une personne ne se définit pas par ses origines, son espèce ou sa génétique. On suit le combat de Lovelace, une IA installée dans une enveloppe humaine, pour accepter son corps et se l’approprier. Elle qui occupait autrefois un vaisseau spatial, avec des dizaines de caméras en guise d’yeux et un accès permanent au réseau, la voilà devenue fragile, limitée, déconnectée. Pendant longtemps, Lovelace refuse de reconnaître ce corps comme étant le sien : pour elle, il s’agit “du kit”. Un élément extérieur, un accessoire que l’on aurait ajouté mais qui demeure étranger. Que peut-elle faire alors : tenter de transformer ce corps ? Revenir en arrière ? Ou bien se résigner ?
C’est humain. Ça l’est d’autant plus, étrangement, que la protagoniste est une IA en quête d’identité. Bien sûr, rien de tel qu’un grand pas de côté pour nous mettre face à nos propres paradoxes !
On suit également, en parallèle, l’enfance de son amie Poivre, jeune rescapée d’une planète autoritaire qui a dû se battre pour exister. La fillette fait preuve d’un drôle de mélange de candeur et de courage qui lui sauvera la vie.
Un magnifique roman sur l’identité, l’amitié, et la différence.