Olivier Bordaçarre écrit à la loupe, à la pointe du scalpel et du diamant. Il taille à vif, l’air de rien, le geste précis et la phrase dépecée, dans la chair crue de la société. Ça glace le sang et c’est terriblement beau.

Appartement 816 - La Montagne

L’écrivain Olivier Bordaçarre, qui partage sa vie entre Clermont-Ferrand et Saint-désiré, dans l’allier, consacre son neuvième roman au thème du confinement, au cours duquel il l’a écrit.

Olivier Bordaçarre écrit à la loupe, à la pointe du scalpel et du diamant. Il taille à vif, l’air de rien, le geste précis et la phrase dépecée, dans la chair crue de la société. Ça glace le sang et c’est terriblement beau.

Depuis son premier roman (Géométrie variable, paru en 2006 chez Fayard), il enchaîne les polars noirs, politique fictions, thrillers psycologiques, aiguisant la lame de son style millimétré.

Son dernier livre, Appartement 816 a été écrit pendant le confinement, dans son logement clermontois, et ce roman d’anticipation emmène le lecteur en 2030... en plein confinement.

Voilà déjà trois ans que les périodes d’IGT (Isolement général total) succèdent aux périodes d’IGP (Isolement général partiel) et aux périodes d’IGSP (iso- lement général semi-partiel) et vice-versa, sous prétexte de la lutte contre un virus qui frappe le pays.

Trois ans que les villes se sont vidées de leurs bruits et de leur vie, que chacun s’est habitué - ou pas - à faire ses commandes de produits essentiels sur l’appli Ravi, à en attendre les livraisons par drone (pour peu qu’il n’y ait pas pénurie), à n’ouvrir les fenêtres qu’aux heures autorisées, à télétravailler, à remplir sa fiche journalière...

Didier Martin, lui aussi, s’y est fait. Il aime l’ordre et n’est pas homme à contester le règlement, alors il s’est adapté. À sa manière. Chacun s’adapte à sa manière...

D’abord, il s’est mis à écrire le journal de son quotidien. Puis l’écume de ces jours rabougris a petit à petit envahi tous les murs, les portes, les étagères, les objets, les moindres recoins du logement qu’il habite avec sa femme, leur fils de 17 ans et le chien... Et s’il était devenu un autre ? Peut-être qu’en fait, on peut devenir un autre assez facilement...

Laurence Coupérier

Publié le 11 février 2022

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