Mais finalement, ce qui m’a le plus impressionné, c’est la création d’une véritable culture néo-technologique. Au lieu d’envisager un destin post-apocalyptique avec cette méchante grippe, Scalzi imagine une nouvelle société qui intègre les Hadens. Les Hadens ont créé un monde virtuel appelé « l’Agora » où ils peuvent interagir les uns avec les autres, à tel point que certains Hadens, qui ont contracté le virus étant nourrisson, sont plus à l’aise dans ce monde virtuel que dans la réalité.

Scalzi - Les Enfermés - Quelquepartentreleslignes
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C’est du Thriller ça, non? Il y a du sang, une victime, un canapé poussé par la fenêtre de la chambre d’un hôtel. Il y a Chris Shane, fils d’un riche magnat de l’immobilier, toute nouvelle recrue du FBI qui mène ici sa première enquête.  Il y a Leslie Vann, partenaire de Chris Shane au FBI, qui boit, qui fume… Il y a donc un corps, un mystère, un enquêteur endommagé…

Mais il y a aussi un monde imaginé par l’auteur, qui colore son roman d’une teinte purement SF. Chris Shane est un « Haden ». Pour faire simple, les Hadens sont atteints d’un virus (une forme particulière de grippe) qui les prive de l’usage de leur corps. Chris Shane utilise donc un androïde qui abrite son esprit, pour évoluer dans le monde qui l’entoure. Sa partenaire Leslie Vann est une ancienne « intégratrice », son cerveau a été modifié suffisamment pour être en mesure de créer un réseau neuronal avec un Haden, afin que celui-ci puisse utiliser son corps plutôt qu’un androïde.  La construction de ce monde futuriste est franchement réussie: tout paraît plausible. Je me suis très rapidement familiarisé avec ce contexte, l’auteur jouant avec notre imaginaire sans jamais tomber dans le grotesque.

Autre point fort du roman, la critique sociale sous-jacente. Il est question du traitement du handicap, de troubles civils, d’oppression des minorités et du danger que représente certaines grandes entreprises avides de pouvoir et de gain.

Mais finalement, ce qui m’a le plus impressionné, c’est la création d’une véritable culture néo-technologique. Au lieu d’envisager un destin post-apocalyptique avec cette méchante grippe, Scalzi imagine une nouvelle société qui intègre les Hadens. Les Hadens ont créé un monde virtuel appelé « l’Agora » où ils peuvent interagir les uns avec les autres, à tel point que certains Hadens, qui ont contracté le virus étant nourrisson, sont plus à l’aise dans ce monde virtuel que dans la réalité.

Ce roman m’a franchement enthousiasmé pour les deux facettes qu’il présente: tantôt SF, tantôt Thriller. Un vrai divertissement donc.

Quelque part entre les lignes

Publié le 14 avril 2016

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