Imaginez une société dans laquelle à la suite d’une maladie, un virus, un pour cent des personnes atteintes ont subi le « syndrome Haden » (du nom de l’épouse du président) et se retrouvent parfaitement conscientes mais ayant totalement perdu le contrôle de leur corps et se trouvent prisonnières de leur chair.

Scalzi - Les Enfermés - Daily books

Voilà le genre de livre que j’adore chroniquer. Pourquoi ? Parce que l’on ne peut en dire que du bien. En commençant par l’illustration de couverture qui a le mérite de tirer discrètement l’œil et de ne pas trop en dire sur le contenu. On notera la subtilité qui fait que les personnages différents sont d’une couleur qui, dans nos contrées, n’est pas aussi parlante qu’aux États-Unis où se situe l’action. Et l’on pourra sourire du fait qu’un des personnages est la Nation Navajo. Cette nation amérindienne qui rendit de grands services pendant la deuxième guerre mondiale… Ensuite parce que c’est le genre de livre que l’on a du mal à abandonner pour faire autre chose. Il vous tient en haleine même si vous imaginez la fin. Cela vient du fait que les personnages sont attachants et du fait que l’intrigue est intéressante.

Imaginez une société dans laquelle à la suite d’une maladie, un virus, un pour cent des personnes atteintes ont subi le « syndrome Haden » (du nom de l’épouse du président) et se retrouvent parfaitement conscientes mais ayant totalement perdu le contrôle de leur corps et se trouvent prisonnières de leur chair. Heureusement, l’informatique permet beaucoup de choses et ces Hadens, ces « Klonks » peuvent se payer des corps synthétiques ou être transportés par des vivants éduqués et adaptés pour. Tout est pour le mieux… Mais voilà que l’État qui, jusque-là, aidait la communauté Haden à vivre décide et fait voter une loi qui fait cesser l’aide. Les Hadens vont en quelque sorte être privatisés. Le héros de l’histoire est un Haden qui, malgré la notoriété de son père, a décidé de travailler et entre au FBI, l’héroïne est sa coéquipière, une ancienne transporteuse. Et ils vont se heurter à ceux qui recherchent par-dessus tout le profit. On pourra trouver excessive la manière avec laquelle le héros casse ses corps synthétiques mais on appréciera le tandem avec l’héroïne.

En fin de volume, une histoire orale du syndrome d’Haden, écrite, vous explicitera la maladie et ses symptômes. A vous de mettre des noms sur les malades stigmatisés dans ce roman et prenez la peine d’aller voir si les noms des personnages ne renvoient pas à des éléments de réalité. Le langage informatique utilisé ici s’appelle le Chomsky du nom du célèbre linguiste (en cherchant un peu vous devriez trouver des chroniques le concernant).

Prévoyez un week-end tranquille pour votre lecture.

Noé Gaillard

Publié le 27 avril 2016

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