Le monde vous offre parfois du poison dans une coupe incrustée de pierreries, ou alors des présents stupéfiants. Il n'est pas toujours facile de distinguer l'un de l'autre.

Laissez-moi vous parler d’un petit chef-d’œuvre. Un roman qui ne se lit pas, mais se respire, se ressent, se savoure à chaque mot : Les Chevaux Célestes de Guy Gavriel Kay.

Avec sa plume ciselée comme un poème ancien, Kay nous plonge dans une Chine réinventée - celle de la Dynastie Tang - un empire au bord du précipice, où la beauté côtoie la douleur, où chaque personnage porte en lui un monde. Ce livre n’est pas seulement une histoire, c’est un chant, un hommage vibrant à la poésie, à l’art, à l’histoire et à ce que cela signifie d’être humain.
Je suis sorti de cette lecture comme étourdi par le style et la richesse de la plume de l'auteur mais également par la profondeur et l'humanité de ses personnages, en particulier Shen Tai, cet homme hanté par les morts et la mémoire ou encore Wei Song la guerrière Kanlin.
La magie est bien présente dans cet univers au travers notamment des esprits et des chamanes, usant de tambours, de recouvrement de peau ou l'invocation d'esprits par exemple !

Kay ne fait pas de fantasy tape-à-l’œil. 
Il écrit de la fantasy subtile, presque chuchotée, celle qui vous attrape le cœur sans prévenir et vous le serre lentement. Difficile de lâcher le roman, je me suis retrouvé emporté à nouveau comme le mois dernier avec Les Lions d'Al-Rassan. D'ailleurs ne me demandez pas de choisir où va ma préférence, j'en suis incapable.

Les fans de l'auteur retrouveront ici ce souffle unique avec un je ne sais quoi en plus, peut-être - une espèce de mélancolie lumineuse, et toujours ce mélange inimitable d’Histoire et de mythe. Et si vous ne connaissez pas encore Kay… n'attendez plus.

Pour moi c'est l'auteur inclassable dans le sens où il ne pourrait être comparé à aucun autre. Personne ne fait du Kay comme Kay lui même !

Un roman somptueux, poétique et inoubliable.