Les Chevaux célestes est ma première incursion dans l’univers de Guy Gavriel Kay et je dois dire que je n’ai pas été déçue après tous les retours positifs que j’ai eu sur l’auteur. Si ce beau pavé m’a attiré en priorité, c’est parce qu’il se passait dans la Chine antique et que je suis fan d’Asie et de tout le décorum qui avait cours à l’époque. Comme j’apprécie les histoires de cape et d’épées et de destinée impromptue, Les Chevaux célestes ne pouvait que me plaire.   Ce qui m’a le plus emballée est le cadre que nous présente Guy Gavriel Kay. Deux aspects sont représentés dans le récit, qui se confrontent continuellement. D’un côté nous avons les grands espaces sauvages, la puissance qui se dégage de la nature à l’état brut, de sa faune, le mysticisme qui imprègne cet environnement inhospitalier. Puis de l’autre c’est la beauté et la richesse des palais qui nous apparait dans toutes leurs splendeurs. La délicatesse des atours, l’envoûtement d’une danse, l’évocation d’un poème ou la douce mélancolie d’un instrument de musique. Cette ambivalence prend forme dans le personnage de Shen Tai, qui malgré le fait qu’il se soit retranché au milieu de nulle part pour enterrer les morts d’un champ de bataille, possède un sens moral et une ruse telle, qu’elle lui permettra de se faire une place à la cour impériale.   Si les décors sont somptueux et les descriptions à couper le souffle, la multitude de détails et les explications qui nous permettent de resituer l’époque finissent par nous lasser, Kay finissant par se répéter parfois inutilement. Je regrette que l’auteur n’ait pas été un peu plus à l’essentiel vers les 2/3 de son récit. L’intrigue se délayant et l’intérêt du lecteur s’émoussant quelque peu. Dommage, car le sujet et la structure du récit étaient par ailleurs captivant. Et la destinée des personnages finit vraiment par nous importer.   Bien que ce soit l’histoire d’un homme qui se retrouve aux prises avec des jeux de pouvoir un peu par hasard, l’auteur ne se contente de choisir un héros transparent et de peu d’intérêt. Au contraire. Au fur et à mesure du récit, on apprend à connaitre Shen Tai, à l’apprécier et à l’accompagner vers sa destinée exceptionnelle. A travers les yeux de sa sœur, à travers ses propres souvenirs d’enfance et de soldat, et par la façon dont il traite les gens autour de lui, Shen Tai se révèle bien plus complexe qu’on ne pourrait le croire (on qu’il voudrait nous le faire croire). Le récit de l’épisode qui lui a fait renoncer à sa vie de soldat et de dignitaire est tout bonnement horrible et on comprend les blessures qu’il traine depuis ce temps-là. Un personnage noble et modeste qu’on ne peut qu’apprécier.   Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Du petit rôle de simple soldat qui trouve son bonheur à s’occuper d’un de ces fameux chevaux célestes, à la jeune fille dont on se sert comme d’une monnaie d’échange et qui se rebelle, en passant par un vieux poète ou un homme-loup qui a un pied dans l’autre-monde, chacun aura une tâche à accomplir dans cette fresque aux dimensions remarquables. Si la sauvagerie, la jalousie et la cruauté ne sont jamais loin, il en est de même de l’élégance, de la poésie et de l’abnégation. Un roman d’une puissance visuelle impressionnante, qui rappelle le meilleur des films de Wuxia. Si Shen Tai ne représente qu’une pièce de l’échiquier qui figure les forces en place, il pourrait bien faire mat. Oserez-vous suivre cette partie ? Verdict : Avec les honneurs   Avides Lectures

Kay - Les Chevaux célestes - Avides Lectures

Les Chevaux célestes est ma première incursion dans l’univers de Guy Gavriel Kay et je dois dire que je n’ai pas été déçue après tous les retours positifs que j’ai eu sur l’auteur. Si ce beau pavé m’a attiré en priorité, c’est parce qu’il se passait dans la Chine antique et que je suis fan d’Asie et de tout le décorum qui avait cours à l’époque. Comme j’apprécie les histoires de cape et d’épées et de destinée impromptue, Les Chevaux célestes ne pouvait que me plaire.

  Ce qui m’a le plus emballée est le cadre que nous présente Guy Gavriel Kay. Deux aspects sont représentés dans le récit, qui se confrontent continuellement. D’un côté nous avons les grands espaces sauvages, la puissance qui se dégage de la nature à l’état brut, de sa faune, le mysticisme qui imprègne cet environnement inhospitalier. Puis de l’autre c’est la beauté et la richesse des palais qui nous apparait dans toutes leurs splendeurs. La délicatesse des atours, l’envoûtement d’une danse, l’évocation d’un poème ou la douce mélancolie d’un instrument de musique. Cette ambivalence prend forme dans le personnage de Shen Tai, qui malgré le fait qu’il se soit retranché au milieu de nulle part pour enterrer les morts d’un champ de bataille, possède un sens moral et une ruse telle, qu’elle lui permettra de se faire une place à la cour impériale.

  Si les décors sont somptueux et les descriptions à couper le souffle, la multitude de détails et les explications qui nous permettent de resituer l’époque finissent par nous lasser, Kay finissant par se répéter parfois inutilement. Je regrette que l’auteur n’ait pas été un peu plus à l’essentiel vers les 2/3 de son récit. L’intrigue se délayant et l’intérêt du lecteur s’émoussant quelque peu. Dommage, car le sujet et la structure du récit étaient par ailleurs captivant. Et la destinée des personnages finit vraiment par nous importer.

  Bien que ce soit l’histoire d’un homme qui se retrouve aux prises avec des jeux de pouvoir un peu par hasard, l’auteur ne se contente de choisir un héros transparent et de peu d’intérêt. Au contraire. Au fur et à mesure du récit, on apprend à connaitre Shen Tai, à l’apprécier et à l’accompagner vers sa destinée exceptionnelle. A travers les yeux de sa sœur, à travers ses propres souvenirs d’enfance et de soldat, et par la façon dont il traite les gens autour de lui, Shen Tai se révèle bien plus complexe qu’on ne pourrait le croire (on qu’il voudrait nous le faire croire). Le récit de l’épisode qui lui a fait renoncer à sa vie de soldat et de dignitaire est tout bonnement horrible et on comprend les blessures qu’il traine depuis ce temps-là. Un personnage noble et modeste qu’on ne peut qu’apprécier.

  Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Du petit rôle de simple soldat qui trouve son bonheur à s’occuper d’un de ces fameux chevaux célestes, à la jeune fille dont on se sert comme d’une monnaie d’échange et qui se rebelle, en passant par un vieux poète ou un homme-loup qui a un pied dans l’autre-monde, chacun aura une tâche à accomplir dans cette fresque aux dimensions remarquables. Si la sauvagerie, la jalousie et la cruauté ne sont jamais loin, il en est de même de l’élégance, de la poésie et de l’abnégation. Un roman d’une puissance visuelle impressionnante, qui rappelle le meilleur des films de Wuxia. Si Shen Tai ne représente qu’une pièce de l’échiquier qui figure les forces en place, il pourrait bien faire mat. Oserez-vous suivre cette partie ?

Verdict : Avec les honneurs

 

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Publié le 31 octobre 2014

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