Je trouve cette démarche de l’autrice très belle : elle construit un monde futur apaisé, d’innovation et de beauté, de sentiments positifs et d’interrogations légitimes, et nous le livre simplement, sans effet de manche, sans ironie, sans implicite déroutant…

Une prière pour les cimes timides - Margot et ses livres
Article Original

Bonheur tout doux de retrouver Froeur Dex et Omphale dans ce deuxième volet des Histoires de moine et de robot.

J’en ai profité pour relire les quelques mots que j’avais écrits ici pour le premier, Un psaume pour les recyclés sauvages, et j’ai bien vu que mon avis risquait d’être très similaire : un conte philosophique comme un baume apaisant, d’une douceur et d’une bienveillance très agréables, d’une simplicité intelligente et pas simpliste… et le fait d’avoir à me répéter n’est pas mauvais signe, pas du tout !

Dans le Psaume, Dex, moine de thé, quittait d’abord petit à petit civilisation, confort, humains et rencontrait le robot Omphale.

Le trajet est inverse dans cette Prière, il s’agit pour ces deux êtres de retourner au monde, d’admirer ses beautés, d’aller à la rencontre des autres : aidé par Dex, le robot recyclé sauvage cherche à comprendre les hommes, leurs besoins, ce qui les anime…

Cette quête leur fait traverser des paysages superbes où la nature a retrouvé ses droits, rencontrer des êtres différents qui n’ont pas choisi la même façon de vivre dans ce monde réinventé…

À nous lecteurs d’en envisager les possibles, de rêver à ce monde et à ce futur harmonieux où les hommes eux-mêmes semblent transformés. De nous laisser bercer par un récit qui refuse la tension dramatique et les dialogues heurtés, qui nous traite lui-même avec douceur…

Je trouve cette démarche de l’autrice très belle : elle construit un monde futur apaisé, d’innovation et de beauté, de sentiments positifs et d’interrogations légitimes, et nous le livre simplement, sans effet de manche, sans ironie, sans implicite déroutant… (choses que je peux énormément apprécier par ailleurs dans d’autres livres, hein)

Je suis heureuse de n’avoir pas lu les deux volumes à la suite, pour profiter deux fois de cette respiration dans l’angoisse des temps, de cette possibilité du bel avenir, de cette parole immédiate et apaisante, au beau milieu de ce mois trop chargé de tout.

Publié le 23 juin 2023

à propos de la même œuvre