Bref, j’ai beaucoup aimé ce roman. Cette histoire m’a plu d’emblée et j’ai dévoré le livre. J’ai découvert l’auteur avec « Le feu de Dieu » qui m’avait beaucoup plu. Donc, j’ai bien l’intention de continuer à découvrir son univers.

Bordage - Les Dames Blanches - Eveyeshe
Article Original

L’auteur nous décrit très bien ce monde étrange, où l’on essaie de détruire ce que l’on ne comprend pas. Il y a des êtres qui tentent à tout prix d’établir un contact avec les bulles que l’auteur appelle « Les dames blanches », notamment les passionnés d’Ufologie qui se font traiter d’illuminés, comme Basile et Camille dont les dames blanches ont pris un fils, Nathan.

De l’autre, on trouve tous les fadas du complot, ultra militaristes qui voient une occasion de donner un sens à leur vie en devenant des miliciens. On s’attache quand même au premier artificier, ex légionnaire, porté sur la bouteille qui retrouve un sens à sa vie, en imaginant ses cocktails explosifs, alors que d’autres sont franchement antipathiques…

Pierre Bordage, comme d’habitude nous décrit bien les dérives du monde moderne, la façon dont les militaires décident de recenser tous les enfants et demandent aux parents de désigner un des leurs pour devenir une bombe humaine, car c’est la seule façon, apparemment, de déstabiliser les dames blanches, mais c’est un répit de courte durée. C’est ce qu’on va appeler « Loi d’Issac »

Comment élever un enfant qui va être sacrifié ? Il est clair que les parents notamment la mère ne peut que décider de ne pas s’investir émotionnellement. On va ainsi fabriquer des bataillons d’autistes qui sont chargés d’une mission se faire exploser dans la bulle pour sauver le monde. Cela ne vous évoque rien ?

Bien-sûr, il y a les résistants qui refusent de donner un de leurs enfants et doivent vivre dans la clandestinité, persécutés par les miliciens.

Le livre est construit d’une fort jolie façon : chaque chapitre porte le prénom d’un enfant qui va jouer à ce moment-là un rôle particulier. On a ainsi une myriade de prénoms très originaux car, quel prénom donner à un  enfant qui va se sacrifier ? bien-sûr, on voit resurgir des prénoms de la bible, ou de la mythologie : Ulysse, Jason, Achille, Pelops « le fils de Tantale servi en ragoût par son père aux dieux de l’Olympe »

Pierre Bordage aborde, mine de rien, le problème de la numérisation, de l’électronique dont nous sommes devenus si dépendants, et la façon dont il va falloir réapprendre à se servir du papier, du crayon, pour envoyer des vraies lettres via la vraie poste, ou retourner aux anciens moyens de locomotion, car exit avion, autoroutes, PPS et autres joyeusetés…

On ne peut pas s’empêcher de faire un lien entre des dames blanches qui se nourrissent d’enfants et le ventre maternel, et toute la thématique de la gestation, de l’amour maternel…

Ces dames blanches qui perturbent tout, m’ont fait penser à une maladie qui progresse à grands pas « l’électro-sensibilité » : des personnes qui sont malades dès qu’elles sont en contact avec un téléphone portable, par exemple et qu’au début on prenait pour des « cinglées ». Ne parle-t-on pas de « zones blanches » pour tenter de les préserver ?

On retrouve bien-sûr la passion de Pierre Bordage pour la mythologie et aussi pour l’Histoire, certains éléments rappellent la milice sous l’Occupation, (les dénonciations, les rafles au petit matin, le traitement des enfants Kamikazes qui évoque les camps de concentration). Mais, certaines descriptions font penser à ce qui se passe de nos jours, terrorisme, Etat d’urgence…  malgré tout, il semble garder foi en l’être humain…

Bref, j’ai beaucoup aimé ce roman. Cette histoire m’a plu d’emblée et j’ai dévoré le livre. J’ai découvert l’auteur avec « Le feu de Dieu » qui m’avait beaucoup plu. Donc, j’ai bien l’intention de continuer à découvrir son univers.

Eve-Yeshe

Publié le 14 avril 2016

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