Si Melinda Snodgrass vous dit "Une farce éblouissante à se tordre de rire. Croyez-m’en, j’ai réglé leur compte moi aussi à un certain nombre de Redshirts," vous pouvez la croire puisqu’elle a été scénariste en chef sur la série Star Trek Next Generation. Il s’agit là de l’accroche pertinente du livre mais qui sont vraiment les "redshirt". Pour commencer, un peu d’histoire n’est pas superflu. Les "redshirts" sont bien évidemment des personnages de fiction. Le terme d’origine est issu des fans de la série Star Trek Classique (1966-1969) et désigne les personnages qui portent un haut d’uniforme rouge et qui représentent le détachement de sécurité (ou encore des ingénieurs) des différentes missions. Ces personnages meurent généralement très vite après avoir été présentés et leur mort permet de dramatiser encore plus l’action dans laquelle sont plongés les personnages principaux qui eux ne meurent (presque) jamais. En l’an 2460, Andrew Dahl est un enseigne scientifique fraichement issu de l’académie de l’Union Universelle et fait ses premiers pas sur l’Intrépide, l’illustre vaisseau du Capitaine Lucius Albernati. Très rapidement, il va se rendre compte que quelque chose cloche sur le vaisseau, les nouveaux ont tendance à avoir une durée de vie très limitée quand ils sont envoyés en mission à l’extérieur du vaisseau alors que les anciens se planquent toujours lorsqu’approche ce type de mission. Alors il va se mettre à enquêter avec ses amis avant de subir le sort qui leur est réservé et surtout pour tenter d’y échapper. Mais la vérité sera tout autant étrange voir incroyable. Alors oui tout est là pour rappeler Star Trek dans ses meilleurs moments, plutôt la période série classique voir TNG mais pas plus beaucoup plus loin. Ça ressemble à du Star Trek, ça a le goût du Star Trek mais ce n’est pas du Star Trek. La Fédération s’appelle l’Union Universelle, le Capitaine a lui aussi un prénom ridicule (comme Kirk) et comme dans Star Trek, ces "redshirts" sont destinés à mourir alors que les héros trouvent toujours le moyen de s’en sortir. Un roman tel que celui-là estampillé Star Trek aurait pu faire un carton phénoménal, c’est amusant, pas du tout irrévérencieux, juste dans le ton. A bien y regarder c’est exactement ce qu’il doit ce passer pour ces gens là, ceux qui n’ont pas l’importance des officiers. Le roman décrit non sans humour leur quotidien, la vie dans les coursives du vaisseau, la cantine, les relations avec les autres membres de l’équipage, les sorties sur les planètes, les permissions. Il y avait là un concept à décliner, la vie du personnel accompagnant. Ce roman très intelligent et très drôle nous montre avec beaucoup de justesse l’envers du décor. On ne suit pas cette fois les héros de la fédération, Kirk, Spock, Mc Coy ou qui que ce soit d’autre mais ces "Redshirts", ces membres du personnel de l’union qui les accompagnent dans leurs périples, ceux qui sont remplaçables, la chair à canon, ceux que l’on peut sacrifier pour la bonne marche de la mission, ceux qui meurent à chaque fois, les dommages collatéraux, la quantité négligeable. Ceux qui donnent le rythme et l’intensité de l’histoire. Il y avait là un vrai concept. Mais tout ça c’est sur les 100 premières pages. L’auteur n’en reste pas là et transforme complètement son roman qui prend là une toute autre dimension par la suite, tout bascule deux fois en fait dans le roman. La première avec cette intéressante théorie que je ne peux pas dévoiler au risque de gâcher la lecture (ce qui serait fort dommage). Et la seconde fois, lorsque nos protagonistes décident d’aller sur Terre quelques années auparavant à la Star Trek 4 les baleines en moins. C’est totalement loufoque, cocasse par moments, le roman se tient admirablement bien vu le sujet, c’est très agréable à lire, très drôle, très bien mené et surtout très bien pensé. L’auteur en profite au passage pour tacler les scénaristes de séries télé avec beaucoup d’humour comme il peut y en avoir tout le long de ce passionnant roman qui met en lumière ces personnages "remplaçables" des séries, ceux qui sont dans l’ombre des stars. Un coup de canif est donné dans le métier de la télévision dans son ensemble avec les mauvais scripts, les producteurs foireux... Et puis une fois l’histoire terminée, ce n’est pas le cas du roman et celui-ci change encore radicalement du tout au tout pour se terminer en 3 parties sur ce qu’on pourrait imaginer comme une reflexion sur le métier de scénariste ou le sens de la vie, mais qui est aussi le prolongement de l’histoire pour d’autres personnages secondaires. Mais tout est logique, tout se tient parfaitement et très sincèrement c’est un roman très frais, très sympathique, très original, loufoque, qui donne indéniablement envie de lire plus de ce John Scalzi parce que si tout est dans la même veine, ça promet des bons moments en perspective.

Scalzi - Redshirts - Unification France

Si Melinda Snodgrass vous dit "Une farce éblouissante à se tordre de rire. Croyez-m’en, j’ai réglé leur compte moi aussi à un certain nombre de Redshirts," vous pouvez la croire puisqu’elle a été scénariste en chef sur la série Star Trek Next Generation. Il s’agit là de l’accroche pertinente du livre mais qui sont vraiment les "redshirt". Pour commencer, un peu d’histoire n’est pas superflu. Les "redshirts" sont bien évidemment des personnages de fiction. Le terme d’origine est issu des fans de la série Star Trek Classique (1966-1969) et désigne les personnages qui portent un haut d’uniforme rouge et qui représentent le détachement de sécurité (ou encore des ingénieurs) des différentes missions. Ces personnages meurent généralement très vite après avoir été présentés et leur mort permet de dramatiser encore plus l’action dans laquelle sont plongés les personnages principaux qui eux ne meurent (presque) jamais.

En l’an 2460, Andrew Dahl est un enseigne scientifique fraichement issu de l’académie de l’Union Universelle et fait ses premiers pas sur l’Intrépide, l’illustre vaisseau du Capitaine Lucius Albernati. Très rapidement, il va se rendre compte que quelque chose cloche sur le vaisseau, les nouveaux ont tendance à avoir une durée de vie très limitée quand ils sont envoyés en mission à l’extérieur du vaisseau alors que les anciens se planquent toujours lorsqu’approche ce type de mission. Alors il va se mettre à enquêter avec ses amis avant de subir le sort qui leur est réservé et surtout pour tenter d’y échapper. Mais la vérité sera tout autant étrange voir incroyable.

Alors oui tout est là pour rappeler Star Trek dans ses meilleurs moments, plutôt la période série classique voir TNG mais pas plus beaucoup plus loin. Ça ressemble à du Star Trek, ça a le goût du Star Trek mais ce n’est pas du Star Trek. La Fédération s’appelle l’Union Universelle, le Capitaine a lui aussi un prénom ridicule (comme Kirk) et comme dans Star Trek, ces "redshirts" sont destinés à mourir alors que les héros trouvent toujours le moyen de s’en sortir.

Un roman tel que celui-là estampillé Star Trek aurait pu faire un carton phénoménal, c’est amusant, pas du tout irrévérencieux, juste dans le ton. A bien y regarder c’est exactement ce qu’il doit ce passer pour ces gens là, ceux qui n’ont pas l’importance des officiers. Le roman décrit non sans humour leur quotidien, la vie dans les coursives du vaisseau, la cantine, les relations avec les autres membres de l’équipage, les sorties sur les planètes, les permissions. Il y avait là un concept à décliner, la vie du personnel accompagnant. Ce roman très intelligent et très drôle nous montre avec beaucoup de justesse l’envers du décor. On ne suit pas cette fois les héros de la fédération, Kirk, Spock, Mc Coy ou qui que ce soit d’autre mais ces "Redshirts", ces membres du personnel de l’union qui les accompagnent dans leurs périples, ceux qui sont remplaçables, la chair à canon, ceux que l’on peut sacrifier pour la bonne marche de la mission, ceux qui meurent à chaque fois, les dommages collatéraux, la quantité négligeable. Ceux qui donnent le rythme et l’intensité de l’histoire. Il y avait là un vrai concept.

Mais tout ça c’est sur les 100 premières pages. L’auteur n’en reste pas là et transforme complètement son roman qui prend là une toute autre dimension par la suite, tout bascule deux fois en fait dans le roman. La première avec cette intéressante théorie que je ne peux pas dévoiler au risque de gâcher la lecture (ce qui serait fort dommage). Et la seconde fois, lorsque nos protagonistes décident d’aller sur Terre quelques années auparavant à la Star Trek 4 les baleines en moins. C’est totalement loufoque, cocasse par moments, le roman se tient admirablement bien vu le sujet, c’est très agréable à lire, très drôle, très bien mené et surtout très bien pensé. L’auteur en profite au passage pour tacler les scénaristes de séries télé avec beaucoup d’humour comme il peut y en avoir tout le long de ce passionnant roman qui met en lumière ces personnages "remplaçables" des séries, ceux qui sont dans l’ombre des stars. Un coup de canif est donné dans le métier de la télévision dans son ensemble avec les mauvais scripts, les producteurs foireux...

Et puis une fois l’histoire terminée, ce n’est pas le cas du roman et celui-ci change encore radicalement du tout au tout pour se terminer en 3 parties sur ce qu’on pourrait imaginer comme une reflexion sur le métier de scénariste ou le sens de la vie, mais qui est aussi le prolongement de l’histoire pour d’autres personnages secondaires. Mais tout est logique, tout se tient parfaitement et très sincèrement c’est un roman très frais, très sympathique, très original, loufoque, qui donne indéniablement envie de lire plus de ce John Scalzi parce que si tout est dans la même veine, ça promet des bons moments en perspective.

Publié le 2 avril 2013

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