Régulièrement, Jean-Luc Rivera évoque ici ses coups de cœur et ses bonheurs de lecteur... J’appartiens au lectorat qui considère John Scalzi comme un excellent auteur : j’avais beaucoup apprécié la trilogie du Vieil homme et la guerre (L’Atalante), du space opera militaire fin et intelligent et j’avais partagé avec vous mon admiration pour Deus in machina (en juin 2011, L’Atalante aussi). Il nous revient à nouveau avec Redshirts, au mépris du danger (toujours à l’Atalante), un pastiche débridé du space opera, hommage avoué plein d’humour et d’affection à la série culte Star Trek dans ce qu’elle a eu de meilleur et de plus innovateur, c’est-à-dire la série originale de Gene Rodenberry. Le point de départ est une expédition au sol, sur la planète de Borgovie, par le commandant de L’Intrépide, le capitaine Lucius Abernathy, accompagné de son officier scientifique, R’hwa, et de son son ingénieur en chef, Pal West, plus deux enseignes, les fameux hommes à la chemise rouge, ces matelots qui constitue la piétaille du vaisseau. Les malheureux se feront dévorés par des vers géants alors que les officiers réussiront à s’en sortir de justesse. Quand l’enseigne Andrew Dahl, un garçon plutôt intelligent, va être transféré sur "l’Intrépide", il va vite se rendre compte que le taux de mortalité chez les "redshirts" est beaucoup plus élevé que dans les autres vaisseaux de la flotte de l’Union Universelle, que les officiers supérieurs, eux, s’en sortent toujours de justesse et parfois non sans casse - surtout le pauvre astrogateur Kerensky ! - et que des techniques sophistiquées d’évitement des missions ont été soigneusement mises au point par les membres de l’équipage les plus anciens à bord. Bien entendu, Andy, avec ses copains Finn, Hester, Jimmy Hanson et la belle Maia Duvall, va se mettre en tête de découvrir ce qu’il se passe. Et il ira, avec nous, de surprise en étonnement ! Pourquoi ces morts ineptes à chaque mission, matelot dévoré par un requin de glace ou désintégré au pulseur ? Pourquoi seuls les ponts 6 à 12 sont-ils toujours touchés ? Qui est le mystérieux Jenkins, qui hante les couloirs intérieurs du vaisseau sans être enregistré, sorcier de l’informatique ? Quelle est la nature de la Boîte, cet engin qui apporte toujours la réponse à n’importe quel problème quelques minutes avant la fin du délai imparti pour le résoudre ? Quel lien y a-t-il avec cette vieille série télévisée du XXe siècle sur Terre ? Andrew Dahl et ses amis vont se trouver précipités dans une aventure de plus en plus échevelée mais où, avec malice, John Scalzi nous entraîne sur des pistes que nous avons très vite devinées mais en y apportant des rebondissements totalement inattendus et parfois totalement loufoques, comme les scenarii des épisodes de la série en question. Et, bien entendu, c’est fort bien trouvé ! Il se moque gentiment du Hollywood des séries télévisées, en particulier des scénaristes, met en boîte les acteurs, relève les incohérences des histoires, incohérences qui d’ailleurs ne nous gênent guère quand nous sommes devant notre écran. C’est très drôle, plein d’affection pour ces séries, et un hommage avoué à l’excellent film Galaxy Quest (y compris, p. 206, la reprise adaptée de la scène célèbre où Guy déclare qu’il va mourir puisqu’il n’a qu’un rôle si insignifiant que l’on n’a même pas jugé nécessaire de lui donner un nom de famille). Voilà un roman où l’auteur et les lecteurs s’amusent sans complexe et c’est fort bienvenu. A lire de suite pour se changer les idées et bien rire de ce que nous aimons ! Jean-Luc Rivera

Scalzi - Redshirts - Jean-Luc Rivera

Régulièrement, Jean-Luc Rivera évoque ici ses coups de cœur et ses bonheurs de lecteur...

J’appartiens au lectorat qui considère John Scalzi comme un excellent auteur : j’avais beaucoup apprécié la trilogie du Vieil homme et la guerre (L’Atalante), du space opera militaire fin et intelligent et j’avais partagé avec vous mon admiration pour Deus in machina (en juin 2011, L’Atalante aussi). Il nous revient à nouveau avec Redshirts, au mépris du danger (toujours à l’Atalante), un pastiche débridé du space opera, hommage avoué plein d’humour et d’affection à la série culte Star Trek dans ce qu’elle a eu de meilleur et de plus innovateur, c’est-à-dire la série originale de Gene Rodenberry.

Le point de départ est une expédition au sol, sur la planète de Borgovie, par le commandant de L’Intrépide, le capitaine Lucius Abernathy, accompagné de son officier scientifique, R’hwa, et de son son ingénieur en chef, Pal West, plus deux enseignes, les fameux hommes à la chemise rouge, ces matelots qui constitue la piétaille du vaisseau. Les malheureux se feront dévorés par des vers géants alors que les officiers réussiront à s’en sortir de justesse. Quand l’enseigne Andrew Dahl, un garçon plutôt intelligent, va être transféré sur "l’Intrépide", il va vite se rendre compte que le taux de mortalité chez les "redshirts" est beaucoup plus élevé que dans les autres vaisseaux de la flotte de l’Union Universelle, que les officiers supérieurs, eux, s’en sortent toujours de justesse et parfois non sans casse - surtout le pauvre astrogateur Kerensky ! - et que des techniques sophistiquées d’évitement des missions ont été soigneusement mises au point par les membres de l’équipage les plus anciens à bord. Bien entendu, Andy, avec ses copains Finn, Hester, Jimmy Hanson et la belle Maia Duvall, va se mettre en tête de découvrir ce qu’il se passe. Et il ira, avec nous, de surprise en étonnement ! Pourquoi ces morts ineptes à chaque mission, matelot dévoré par un requin de glace ou désintégré au pulseur ? Pourquoi seuls les ponts 6 à 12 sont-ils toujours touchés ? Qui est le mystérieux Jenkins, qui hante les couloirs intérieurs du vaisseau sans être enregistré, sorcier de l’informatique ? Quelle est la nature de la Boîte, cet engin qui apporte toujours la réponse à n’importe quel problème quelques minutes avant la fin du délai imparti pour le résoudre ? Quel lien y a-t-il avec cette vieille série télévisée du XXe siècle sur Terre ? Andrew Dahl et ses amis vont se trouver précipités dans une aventure de plus en plus échevelée mais où, avec malice, John Scalzi nous entraîne sur des pistes que nous avons très vite devinées mais en y apportant des rebondissements totalement inattendus et parfois totalement loufoques, comme les scenarii des épisodes de la série en question. Et, bien entendu, c’est fort bien trouvé !

Il se moque gentiment du Hollywood des séries télévisées, en particulier des scénaristes, met en boîte les acteurs, relève les incohérences des histoires, incohérences qui d’ailleurs ne nous gênent guère quand nous sommes devant notre écran. C’est très drôle, plein d’affection pour ces séries, et un hommage avoué à l’excellent film Galaxy Quest (y compris, p. 206, la reprise adaptée de la scène célèbre où Guy déclare qu’il va mourir puisqu’il n’a qu’un rôle si insignifiant que l’on n’a même pas jugé nécessaire de lui donner un nom de famille).

Voilà un roman où l’auteur et les lecteurs s’amusent sans complexe et c’est fort bienvenu.

A lire de suite pour se changer les idées et bien rire de ce que nous aimons !

Jean-Luc Rivera

Publié le 7 mars 2013

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