Etre affecté à bord du vaisseau amiral de l'Union universelle, l'Intrépide, quelle promotion ! Les nouvelles enseignes déchantent vite. Comportement bizarre des occupants, un "ange gardien" qui vit dans les coursives de maintenance, une "boîte" qui donne la solution aux problèmes insolubles... Quand Andrew Dahl et ses camarades vont chercher des explications, ils pourraient s'apercevoir qu'ils ne sont pas maîtres de leurs actions. La plupart des amateurs de space-opera connaissent les "redshirts". Dans la série Star Trek originale (celle des années 60), c'était les enseignes-stagiaires qui prenaient part aux expéditions, mais qui n'en revenaient jamais. Ils avaient été tués par maladresse/malchance/mauvais scénario (entourez le bon choix). A partir de là, faut-il aimer Star Trek pour apprécier Redshirts ? Non, pas forcément. Le point fort de cette parodie-hommage, c'est tout l'équipage du vaisseau. Ayant pris conscience du danger d'aller en expédition avec les officiers, certains ont mis des tactiques au point et surtout, ils ne se posent aucune question sur le déroulement d'une action. Trouver le vaccin d'une peste extra-terrestre en 6 heures grâce à un four à micro-ondes dit "la Boîte", fait partie des questions qu'une partie de l'équipage ne se pose pas. Ils ne comptent plus les incohérences de commandement, de pataphysique, voire du héros récurrent et boulet en la personne de l'officier astrogateur Kerensky. A la différence des anciens, Andrew et les nouvelles recrues vont se poser des questions et essayer de rester en vie. C'est "l'ange gardien" des coursives qui va leur apporter une théorie absurde. John Scalzi aime bien l'humour potache. Il l'avait déjà prouvé avec Imprésario du 3e type. Il renouvelle l'expérience avec ce roman où il pointe toutes les incohérences que l'on peut voir dans Star Trek et consorts. Comme il avait testé de la télévision avec Stargate Universe, son scénario, pourtant bâti avec pas grand-chose, fonctionne bien. On reconnaîtra beaucoup de personnages de séries/films et l'auteur nous fera aimer les autres, en particulier ceux qui se posent des questions sur qui ils sont, où vont-ils, etc. Les réponses sont faciles à trouver, mais la façon d'amener les réponses, les personnages nous les rend attachants et crédibles (voire risible pour certains). Redshirts ne s'arrête pas là. Il finit par trois codas. Là où un film/série s'arrête rarement sur l'action/réaction avec un personnage secondaire, le roman s'attache à trois personnages pour boucler la boucle. Redshirts se lit très bien et on passe un moment agréable en compagnie de ces "héros". Que vous soyez amateur du genre, ou pas. Tous les gadgets, les explications pseudos-scientifiques qui vous hérissent vous feront sourire ici. Les livres de John Scalzi, là où aucun auteur n'est jamais allé. En somme, loin de n'être qu'une parodie, Redshirts est un hommage aux séries/films où la physique ne répond pas aux lois scientifiques, où vous vous demandez d'où vous venez, mais la réponse est absurde. Une lecture plaisante et un joli tour de force de John Scalzi. Hervé Beilvaire

Scalzi - Redshirts - Temps de livres

Etre affecté à bord du vaisseau amiral de l'Union universelle, l'Intrépide, quelle promotion ! Les nouvelles enseignes déchantent vite. Comportement bizarre des occupants, un "ange gardien" qui vit dans les coursives de maintenance, une "boîte" qui donne la solution aux problèmes insolubles... Quand Andrew Dahl et ses camarades vont chercher des explications, ils pourraient s'apercevoir qu'ils ne sont pas maîtres de leurs actions.

La plupart des amateurs de space-opera connaissent les "redshirts". Dans la série Star Trek originale (celle des années 60), c'était les enseignes-stagiaires qui prenaient part aux expéditions, mais qui n'en revenaient jamais. Ils avaient été tués par maladresse/malchance/mauvais scénario (entourez le bon choix). A partir de là, faut-il aimer Star Trek pour apprécier Redshirts ? Non, pas forcément.

Le point fort de cette parodie-hommage, c'est tout l'équipage du vaisseau. Ayant pris conscience du danger d'aller en expédition avec les officiers, certains ont mis des tactiques au point et surtout, ils ne se posent aucune question sur le déroulement d'une action. Trouver le vaccin d'une peste extra-terrestre en 6 heures grâce à un four à micro-ondes dit "la Boîte", fait partie des questions qu'une partie de l'équipage ne se pose pas. Ils ne comptent plus les incohérences de commandement, de pataphysique, voire du héros récurrent et boulet en la personne de l'officier astrogateur Kerensky. A la différence des anciens, Andrew et les nouvelles recrues vont se poser des questions et essayer de rester en vie. C'est "l'ange gardien" des coursives qui va leur apporter une théorie absurde.

John Scalzi aime bien l'humour potache. Il l'avait déjà prouvé avec Imprésario du 3e type. Il renouvelle l'expérience avec ce roman où il pointe toutes les incohérences que l'on peut voir dans Star Trek et consorts. Comme il avait testé de la télévision avec Stargate Universe, son scénario, pourtant bâti avec pas grand-chose, fonctionne bien. On reconnaîtra beaucoup de personnages de séries/films et l'auteur nous fera aimer les autres, en particulier ceux qui se posent des questions sur qui ils sont, où vont-ils, etc. Les réponses sont faciles à trouver, mais la façon d'amener les réponses, les personnages nous les rend attachants et crédibles (voire risible pour certains). Redshirts ne s'arrête pas là. Il finit par trois codas. Là où un film/série s'arrête rarement sur l'action/réaction avec un personnage secondaire, le roman s'attache à trois personnages pour boucler la boucle.

Redshirts se lit très bien et on passe un moment agréable en compagnie de ces "héros". Que vous soyez amateur du genre, ou pas. Tous les gadgets, les explications pseudos-scientifiques qui vous hérissent vous feront sourire ici. Les livres de John Scalzi, là où aucun auteur n'est jamais allé.

En somme, loin de n'être qu'une parodie, Redshirts est un hommage aux séries/films où la physique ne répond pas aux lois scientifiques, où vous vous demandez d'où vous venez, mais la réponse est absurde.

Une lecture plaisante et un joli tour de force de John Scalzi.

Hervé Beilvaire

Publié le 6 mars 2013

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