L'écrivain, qui n'a rien d'un débutant (il s'est fait une belle réputation dans la SF militaire), prouve une fois de plus sa maîtrise narrative et sa capacité à brosser des héros et anti-héros attachants (où les femmes mènent la danse).

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L'Interdépendance : une trilogie qui démarre très bien

Le Vieil Homme et la Guerre et le truculent Redshirts (couronné du Prix Hugo en 2013), l'Américain John Scalzi livre une nouvelle trilogie qui mêle habillement intrigues politiques, humour et space opera. Lauréat du prestigieux prix Locus 2018, le premier tome de "L'Interdépendance" séduit par son efficacité. Intitulé L'Effondrement de l'Empire, il chronique la chute annoncée de l'Interdépendance, un empire de 48 systèmes solaires reliés par un courant spatial (le « Flux ») qui permet de voyager plus vite que la lumière, mais dont la stabilité semble compromise. Un jeune scientifique, une commandante de vaisseau impitoyable en affaires et une impératrice fraîchement débarquée vont devoir affronter le cataclysme tout en évitant les nombreux coups fourrés des guildes de la galaxie. Malgré une trame somme toute classique, Scalzi parvient à embarquer le lecteur dans une aventure plus intéressante qu'il n'y paraît. L'écrivain, qui n'a rien d'un débutant (il s'est fait une belle réputation dans la SF militaire), prouve une fois de plus sa maîtrise narrative et sa capacité à brosser des héros et anti-héros attachants (où les femmes mènent la danse). On regrette seulement que Scalzi n'ait pas poussé le vice jusqu'à sacrifier quelques personnages principaux à la façon d'un Pierre Bordage dans Les Guerriers du silence. Ce sera peut-être pour le prochain volet, dont on attend déjà la parution l'an prochain.

Publié le 13 mai 2019

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